Des filles, des filles, des filles… dans la majeure partie des textes de The Maine, mais également en masse devant la salle du Nouveau Casino et à la séance de dédicace à Landscape.
Une chose est sure, le charme des membres de The Maine n’est plus à remettre en question. Mais il serait réducteur et injuste de résumer leur musique à des compositions pour jeunes filles prépubères, car même si la cible marketing semble mordre à l’hameçon, elle constitue un public fidèle et admiratif. Présents sur les deux dates parisiennes, se sont ces mêmes fans qui permettent à The Maine de jouer à guichets fermés.
Originaire de l’Arizona, comme ils aiment tant le rappeler, le groupe a sorti son fatidique deuxième album Black & White en juillet 2010. Accompagné par le producteur notoire Howard Benson (Motorhead, The All American Rejects, My Chemical Romance…, NDLR), le succès est au rendez-vous. Plus mature et abouti, il permet au groupe de franchir un cap et de prendre conscience de la communauté qui les accompagne et les soutient ainsi que du potentiel qu’ils ont entre leurs mains. Fort de ce succès, il décide de sortir quelques mois plus tard un nouvel LP, In Darkness And In Light.
À l’occasion de leur tournée mondiale, nous avons rencontré le groupe et c’est avec simplicité et humour que John Cornelius O’Callaghan V (Chant) et Patrick John Kirch (batterie) se sont prêtés au jeu des questions-réponses…
Est-ce que vous pouvez vous présenter ?
John : Bien sur, je suis John Cornelius O’Callaghan V.
Pat : Moi c’est Patrick, mais tu peux m’appeler Pat, je joue de la batterie et John chante.
John : En tout nous sommes cinq et nous sommes dans un groupe qui s’appelle The Maine.
Où est-ce que vous vous êtes rencontrés ?
John : Mince !
Pat : On avait besoin d’un chanteur et John était ami avec un de mes frères
Il est venu et m’a montré quelques morceaux et six mois plus tard on jouait ensemble.
Comment appréhendez-vous le fait de partir en tournée aux quatre coins du Monde ?
Pat : C’est vraiment incroyable. On n’aurait jamais pensé avoir l’opportunité de le faire. Chaque concert est un don du ciel.
John : C’est vraiment irréel !
Oui, ça doit vraiment être excitant !
John : Absolument! (rires) On en parlait justement un peu plus tôt. Depuis la dernière fois où on est venu jouer en Europe, il s’est passé pas mal de temps alors on essaie de se donner à fond à chaque performance. Heureusement on vit nos concerts et ceux qui viendront à l’avenir avec une sorte de satisfaction, car on se demandait si les gens allaient revenir.
Pat : Oui, c’est vraiment fantastique parce qu’on peut voir qu’ils ont apprécié les concerts et ceux qui étaient présents à nos premiers concerts reviennent avec des amis et ainsi de suite…
D’autant plus que vous bouclez deux shows à guichets fermés, c’est assez remarquable. Surtout à Paris où la scène pop/punk rock a eu du mal à se développer !
John : C’est vraiment génial !
Pat : On se demande encore pourquoi les deux concerts sont complets, ça met un peu la pression parce qu’il faut qu’on assure ce soir ! (rires)
John : On essaie de ne pas trop y penser et de ne pas se poser de questions à ce sujet ! (rires)
Justement, parlant de vos tournées, quelles sont vos plus mauvaises habitudes ?
John : oh honnêtement ? (rires) Je dirais qu’on ne se douche pas assez et que ça commence vraiment à sentir mauvais au bout de quelques semaines en tournée! (rires)
Pat : Pour moi c’est un peu la même chose, je ne prends absolument pas soin de mes cheveux, du coup je me retrouve à avoir des nœuds bizarres ! (rires) Je pense qu’un jour je vais finir par me les raser ! (rires)
Vos proches ne vous manquent-ils pas ?
Pat : Je pense qu’à ce point de nos vies on essaie de ne pas trop y penser.
John : C’est une des choses qui font que quand tu rentres chez toi, la tournée te manque et quand tu es en tournée, ta maison te manque. Mais sans hésitation je préfère être sur les routes. J’ai vu plus de choses dans le monde que ma famille n’en a jamais vu et j’en verrai certainement davantage donc on se sens vraiment chanceux.
Et est-ce qu’ils ont toujours été en accord et fiers de ce que vous avez accompli en tant que musiciens ?
John : Ça a pris un certain temps, mais ils nous soutiennent maintenant.
Pat : Quand j’y réfléchis, je pense que ça a été l’un de nos plus grands moments. Nos parents respectifs ont été présents à quelques uns de nos shows et ça a vraiment été d’un autre niveau pour eux que de le voir de la maison, et c’est qui les rend fiers de nous.
Vous avez sorti Black And White et In Darkness and In Light à quelques mois d‘intervalle, en quoi leur composition était différente ?
Pat : Oui c’était sans aucun doute différent. Avec la sortie du film, on a essayé des choses que l’on n’avait jamais essayées auparavant. On a même sorti un livre ! (rires)
Oui j’en ai entendu parlé… (rires)
John : Surtout au niveau de l’écriture.
Et est-ce que vous travaillez sur de nouveaux projets en ce moment ?
John : On ne s’arrête jamais véritablement d’écrire des chansons. Je pense que si tu t’arrêtes tu es un peu comme un gamin obèse qui mange des cupcakes.
Pat : Un gosse obèse qui mange des cupcakes ? (rires)
John : Non, il n’y a rien de mal à être obèse… (rires)
Pat : Ni à manger des cupcakes ! (rires)
John : On ne veut juste pas se reposer sur nos acquis. Ce n’est pas une très fun et ce n’est ni une bonne chose. On essaie d’aller de l’avant, de continuer à avancer quitte à faire des erreurs. Et avec de la chance, tu fais les bons choix et tout roule comme tu l’as espéré.
Depuis le début de votre aventure, quel a été votre moment le plus intense ?
Pat : Je pense que la sortie de Black And White a vraiment été une grosse étape pour nous. Ces trois dernières semaines, nous avons joué aux Philippines et en Australie et ce soir pour la deuxième fois on joue ici. Je pense que ça nous a ouvert à un monde totalement différent. C’est quelque chose d’extraordinaire.
John : Je pense que c’est un peu difficile de globaliser un moment en particulier.
Pat : je pense que c’est dans la totalité
John : Oui, avec ce nouvel album, nous nous sommes beaucoup remis en question. Non seulement individuellement, mais également au niveau de notre groupe.
Cela n’a pas dû être évident ?
John : Tu ne penses jamais à comment ça se passera si tu vis vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec une dizaine de personnes en même temps…
Pat : Dans une pièce de dix mètres carrés ! (rire général) Et en même temps quand tu visites tous ces endroits où l’on a joué, comme les Philippines, tu ne peux pas te dire que ta vie à toi est difficile.
Oui, il faut essayer de ne pas se prendre la tête et de s’amuser ! (rires)
John & Pat : Ouais, ouais, surtout faire la fête ! (rires)
Pat : Il y a des jours où on s’éclate et d’autres où on se prend beaucoup plus au sérieux et on essaye juste de trouver le juste milieu. (rires)
John : Le plaisir au travail ! On n’a vraiment pas de quoi se plaindre ! (rires)
Sur quelles influences vous vous appuyez lorsque vous composez ?
John : Ça se transforme au fil du temps. Il y a une lente évolution au niveau de nos inspirations. On ne veut pas s’inspirer de ce qui existe déjà. On essaie de trouver un équilibre. Je pense qu’il faut surtout observer sa propre image lorsque tu crées ta propre personnalité et celle que tu peux observer lorsque tu t’inspires d’un autre.
Vous avez eu le temps de visiter un peu ?
John : Ça nous a pris un certain temps pour admettre qu’on était bien en train de visiter la Tour Eiffel. On vient de l’Arizona et l’histoire là-bas n’a été écrite que depuis quelques siècles. Ici, il y a un concentré de culture sur des milliers d’années. Venir ici c’est un peu comme un voyage de l’esprit. Quelque chose dont je veux faire partie. J’ai envie d’apprendre énormément, de descendre du Tour Bus et d’aller m’imprégner de tout ce que je pourrais découvrir.
Pat : On n’a pas eu le temps de visiter le Musée du Louvre, mais ça nous donne une bonne raison de remettre les pieds ici ! (rires)
John : Pour l’instant on est ici, puis on va continuer la tournée, mais je pense que c’est la première fois dans notre carrière où l’on ne sait pas ce qu’il y aura après.
Pat : On sait juste que quelque chose de très excitant va nous arriver. Que ce soit dans la musique et sur un plan personnel.
Vous faites dans la voyance, vous avez vraiment besoin d’un break ! (rires)
John & Pat : Yeah ! Et plus particulièrement maintenant ! (rires)
Pour rester dans l’ésotérisme… (rires) Si vous pouviez trouver un génie dans une bouteille, quel serait votre souhait ?
Pat : C’est vraiment une question difficile, car tu as pas mal de possibilités et en même temps tu culpabilises si tu es trop égoïste… (rires)
En même temps c’est un génie dans une bouteille, t’as le droit d’être un peu égoïste… (rires)
Pat : Ouais tu as raison, mais après tu devras vivre avec ça et te dire que tu pouvais faire quelque chose pour l’humanité, mais que tu n’en as rien fait ! (rires)
John : Je pense que je demanderai pas mal d’argent et j’en reverserai à des associations ! (rires)
Pat : C’est pas mal ça, comme ça tu peux allier les deux…
John : Tu vois je m’aide moi-même et je donne le reste pour la charité ! Ça m‘ouvrira des portes et je pourrais fabriqué mon propre whisky ! (rires)
Pat : Ouais, mais tu vois…
Tout n’est pas seulement noir ou blanc ! (rires)
John & Pat : Exactement ! Tu n‘aurais pas pu dire mieux ! (rires)
Par C. R.
Remerciements : Damien Bauthamy, Only Talent Production, Marine G., John & Pat & Max, Phil A.
Crédits photo : Philippe Abdou (Nouveau Casino – 11.03.2011)