10/15/2010

Pendulum live @ Elysee Montmartre, Paris.



Pendulum live @ Elysée Montmartre, Paris.

Membres majeurs de la scène Drum and Bass, les australiens de Pendulum sont des artistes possédant de multiples facettes, chacune levant le voile sur une part de leur créativité.

Leur premier album Hold Your Colour sort courant 2005 et c’est en partie grâce à leurs collaborations avec de nombreux MC, tels que Freestylers et Jasmine Yee, qu’il reçoit un accueille des plus favorable en Angleterre et en Australie. Loin d’avoir une seule corde à leurs arcs, Ben Mount, Rob Swire, Gareth McGrillen et Paul Harding sont également producteurs et Djs. C’est avec diligence qu’ils ont gagné en popularité grâce aux remixes de nombreux artistes de renoms tels que The Prodigy, Plan B ou encore Calvin Harris. Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, le groupe formé en 2002 ne possède que trois albums à son actif. En dépit de l’excellence de leurs propres compositions, il semblerait qu’ils soient plus demandés lorsqu’il s’agit de remixes. Heureusement pour les fans, trois albums valent mieux que zéro et c’est donc avec joie qu’ils ont soutenu le second opus du groupe In Silico (2008), arrivé en deuxième position des charts UK. Indubitablement, c’est avec leur tout dernier album Immersion que le groupe a atteint ses plus hauts sommets. Sorti en mai 2010, il a incontestablement surpassé toutes les attentes du groupe en se hissant à la première place des Charts UK.

Après avoir parcouru une bonne partie de la planète c’est en haut des marches de l’Elysée Montmartre que le groupe a décidé de promouvoir son dernier opus. Il est neuf heure du soir lorsque nous arrivons sur place. L’heure ne se prêtant pas vraiment au clubbing, l’atmosphère ressemblait vaguement à un afterwork des années 90 et il ne manquait plus que Pat Bateman et sa bande pour se mettre dans l’ambiance. Mais passé les portes de la salle, l’étuve se fait insoutenable. Noyé sous des effluves vaporeuses, l’apparence est rencardée au vestiaire. En effet, les londoniens de South Central se sont chargés en bonne et due forme de chauffer une salle bondée de jeunes avides de musique electro. Tous les genres de clubbers sont ici réunis. Cela va de l’amateur de rave party côtoyant son ami fan de métal qui lui-même est venu accompagné de l’éternel bobo parisien. Peu importe, tout ce beau monde, visiblement dans un esprit festif, s’est déplacé en masse pour rentrer dans la dimension Pendulum. Un univers rappelant souvent la jungle tout en étant savamment adoucis par des samples électro alliés au breakbeat.

Le public est généreux et c’est sur une ovation générale que le gang de South Central laisse place à Pendulum. A peine le temps de reprendre son souffle et déjà nous entendons les premières notes de Genesis, titre instrumental extrait d’Immersion. Suivi par Salt In The Wounds et leur ancien single Granite, l’atmosphère se fait plus lourde, presque irrespirable. Ce n’est que sur leur reprise de The Prodigy, Voodoo People, que la foule va puiser dans ses instincts primaires pour déverser toute sa rage et son énergie. A la limite de la débauche, les gens se bousculent et les corps s’entrechoquent dans une moiteur presque indécente. Mais loin d’avoir abattu sa dernière carte, le groupe surenchéri avec quelques uns de ses plus grand succès tels que Witchcraft, Slam ou encore l‘excellent Fasten Your Seat Belt. Le parvis de la salle est désormais piétiné par une horde de fans proche de l’hystérie et il est désormais temps de jouer sur l’humeur badine du public pour placer leur dernier single The Island. Morceau un peu étrange car composé de deux parties Dawn et Dusk, il passe tout bonnement du coq à l’âne. Avec une première partie plutôt house electro et une deuxième phase résolument axée sur le drum and bass. Légèrement surpris et refroidit par The Island Part I (Dawn), le public se laisse aisément conquérir par The Island Part II (dusk).
L’aparté étant désormais finie, les singles sont de nouveau de retour avec l’enivrant Propane Nightmares, l’intrépide Tarantula - pendant lequel The Verse (Ben Mount) en MC magistral transforme son phrasé rock en rap - et le sulfureux Blood Sugar.

Le groupe se retire ainsi, laissant le public à l’apogée de son contentement. Littéralement en transe, dégoulinant de sueur et à deux doigts du malaise vagal, l’assemblée ne peut se résoudre à cette (trop) petite dose de Pendulum. Les mains se lèvent, les jeunes crient leur envie, presque au bord du désespoir, d’entendre encore quelques titres. Le groupe, loin d’être sadique et extrêmement surpris par cet accueil transcendantal, remonte alors sur scène pour exécuter ses deux derniers titres : Crush et Watercolour. Connu pour être « le » plus grand succès du groupe à ce jour, Watercolour ne déroge pas à ses habitudes. Les fans presque hystériques chantent en cœur les paroles épiques et vraisemblablement prémonitoire de ce titre « Feed the fire, break your vision, Throw your fists up, come on with me.. ». Pendulum fait dès lors ses adieux - aimablement en français -à son public qui frise la rupture d’anévrisme.

On retiendra de ce concert l’excellente prestation vocale de Rob Swire. Sa voix claire est toujours impeccable. Ben Mount, The Verse, reste incontestablement l’un des meilleurs MC de sa génération. L’énergie était présente, le public en dehors du fait d’être réceptif était sans conteste au meilleur de sa forme et le groupe n’a pas effectué une seule fausse note. Le seul bémol, et de taille, est le manque cruel d’expression scénique du groupe. Effectivement, il est fort dommage que toute cette transe délivrée par leurs fans n’est pas dépassé le stade des crash barrières. Loin d’être contaminés par cette euphorie, les membres de Pendulum restent relativement statiques. Leur présence scénique est loin d’être à son paroxysme, hormis celle de Ben Mount, qui lui aura vainement essayé de partager sa propre transe expérimentale parisienne avec ses comparses. Un contraste de taille entre la scène et la fosse mais qui n’enlève en rien au ressentiment final : le groupe maintient peut-être même à lui seul la scène drum and bass en équilibre. Quoi qu’il en soit, Pendulum restera sans aucun doute l’expérience live la plus proche d’une bouffée délirante.
Par C.R.
Remerciements : Lucie Basuyaux, Philippe Barbosa, Margot B.
Photos : All rights reserved Philippe Barbosa.

Setlist :
1- Genesis

2- Salt in the Wounds

3- Granite

4- The Vulture
5- Showdown

6- Voodoo People (Prodigy cover)
7- Witchcraft

8- Fasten Your Seat belts (Freestylers rmx)

9- Slam

10- The Island - Pt. I (Dawn)

11- The Island - Pt. II (Dusk)

12- Tarantula

13- Propane Nightmares

14- Blood Sugar


Encore :

Crush

Watercolour


Official Websites :
http://www.pendulum.com/
http://www.myspace.com/southcentralmusic

Maroon 5 live @ Westin Hotel, Paris. - Concert Privé So Music



Maroon 5 - Concert Privé So Music.

Dan un élan promotionnel inhérent à la sortie de leur tout nouvel album Hands All Over (sorti le 21 septembre 2010, ndlr), les membres Maroon 5 se sont retrouvés transportés dans les luxueux salons du Westin Hotel & Resorts de Paris.

Avec un deuxième album, It Won’t Be Soon Before Long, sorti en 2007, il était temps que le groupe originaire de la cité des anges fasse son come back. Près de deux cents personnes se sont ainsi données rendez-vous, journalistes et photographes caracolants en tête. Mais So Music, n’oubliant évidemment pas le but de l’événement, fait appel à la présence de fans triés sur le volet -par l’intermédiaire d’un concours de dernière minute - pour marquer le coup. L’opération marketing est rondement menée, d’autant plus qu’elle est fortuitement sponsorisée par la malheureuse, mais de nouveau fortunée, Société Générale. Tout ce beau monde peut dès lors se permettre de festoyer aux frais des concitoyens.

Le cadre, royal et majestueux, accueille donc en son sein un concert so privé placé sous les signes de la nouveauté et de l’exclusivité. Universal positionne d’ailleurs sa dernière coqueluche, Hangar, en première partie de soirée. A notre grand désarrois. Non pas que la musique française ait perdu de son entrain habituel mais cette pseudo musique pop rock folk etc. si fréquente commence quelque peu à lasser les foules. Après une bonne demi-heure de non festivité, tout le monde est rappelé à l’ordre et amené à se diriger en front row. C’est en toute hâte et précipitation que chacun essaie de se positionner pour acclamer comme il se doit la venue exceptionnelle des chérubins de Maroon 5. Deux ou trois ajustements plus tard, les musiciens se positionnent un à un sur la ravissante et provisoire scène du Westin Hôtel.

La musicalité et le talent des artistes présents sur scène saute tout de suite aux yeux. Sans compter sur l’atout charme de l’incomparable Adam Levine qui est loin d’être déplaisant, les conditions étaient optimales pour s‘assurer un agréable moment et savourer un showcase digne de ce nom. Le set débute ainsi avec le dernier single du groupe Misery. Ce titre vif, saisissant et bien plus pop réveille instantanément l’assemblée, mais c’est leur prestation sur Harder To Breathe, impeccable et punchy à souhaits qui va faire la différence. La distinction est notable car il n’est pas sans rappeler que ce titre qui fut le premier véritable hit du groupe. Présent dans le top 20 du fameux Billboard 200, c’est notamment grâce à cette chanson que leur tout premier opus Songs About Jane à pu se hisser en tête des charts du monde entier.

Nonobstant l’énergie dégagée par le quintet, un public attentif et prêt à aborder les titres de Hands All Over, la setlist reste frileuse. Seuls Give A Little More et Stutter, qui suivent la mouvance pop rock de leurs anciens albums, sortent victorieux de cette sélection drastique. En effet, le groupe privilégie ses valeurs sures et alterne avec les morceaux phares de leurs deux précédents opus. On retrouve alors en milieu de set quelques chansons acoustiques, savamment orchestrées, avec le séraphique She Will Be Loved ou encore The Sun, qui créent l‘événement. Mais en dehors de ce timing précis et de toute cette perfection, qu’advient-il de la spontanéité et de l’imprévisibilité ? Visiblement pas grand-chose, mais outre ces attentes d’érudits, il suffit de regarder le visage des fans présents dans la salle pour comprendre que point trop n’en faut. Les mines radieuses et les sourires béats en disent long sur la réussite du concert. Le groupe, en guise de remerciement, conclura sur les très populaires et ardents This Love et Sunday Morning, chers au cœur du public qui chantent à tue-tête.

En résumé, un concert sans accro, des musiciens émérites mais dont les compositions live manquent un peu chien. Reste que le savoir-faire parolier d’Adam Levine est irrévocable. La vitalité du groupe est visiblement communicative et une telle aisance scénique de leur part mérite d‘être soulignée. Leur prochaine tournée étant prévue pour mars 2011, il était vivement conseiller d‘en profiter car c’est lorsqu’ils sont en pleine communion, que les membres de Maroon 5 savent offrir et partager un moment de pure délectation.

Par C. R.
Remerciements : Pierre Emmanuel G., So Music, Pascal T., JP Sabouret, Benoit Darcy, Lucie Basuyaux.