3/28/2011

The Maine INTW - Une nuit en Arizona.

Des filles, des filles, des filles… dans la majeure partie des textes de The Maine, mais également en masse devant la salle du Nouveau Casino et à la séance de dédicace à Landscape.

Une chose est sure, le charme des membres de The Maine n’est plus à remettre en question. Mais il serait réducteur et injuste de résumer leur musique à des compositions pour jeunes filles prépubères, car même si la cible marketing semble mordre à l’hameçon, elle constitue un public fidèle et admiratif. Présents sur les deux dates parisiennes, se sont ces mêmes fans qui permettent à The Maine de jouer à guichets fermés.

Originaire de l’Arizona, comme ils aiment tant le rappeler, le groupe a sorti son fatidique deuxième album Black & White en juillet 2010. Accompagné par le producteur notoire Howard Benson (Motorhead, The All American Rejects, My Chemical Romance…, NDLR), le succès est au rendez-vous. Plus mature et abouti, il permet au groupe de franchir un cap et de prendre conscience de la communauté qui les accompagne et les soutient ainsi que du potentiel qu’ils ont entre leurs mains. Fort de ce succès, il décide de sortir quelques mois plus tard un nouvel LP, In Darkness And In Light.

À l’occasion de leur tournée mondiale, nous avons rencontré le groupe et c’est avec simplicité et humour que John Cornelius O’Callaghan V (Chant) et Patrick John Kirch (batterie) se sont prêtés au jeu des questions-réponses…

Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

John : Bien sur, je suis John Cornelius O’Callaghan V.

Pat : Moi c’est Patrick, mais tu peux m’appeler Pat, je joue de la batterie et John chante.

John : En tout nous sommes cinq et nous sommes dans un groupe qui s’appelle The Maine.

Où est-ce que vous vous êtes rencontrés ?

John : Mince !

Pat : On avait besoin d’un chanteur et John était ami avec un de mes frères
Il est venu et m’a montré quelques morceaux et six mois plus tard on jouait ensemble.

Comment appréhendez-vous le fait de partir en tournée aux quatre coins du Monde ?

Pat : C’est vraiment incroyable. On n’aurait jamais pensé avoir l’opportunité de le faire. Chaque concert est un don du ciel.

John : C’est vraiment irréel !

Oui, ça doit vraiment être excitant !

John : Absolument! (rires) On en parlait justement un peu plus tôt. Depuis la dernière fois où on est venu jouer en Europe, il s’est passé pas mal de temps alors on essaie de se donner à fond à chaque performance. Heureusement on vit nos concerts et ceux qui viendront à l’avenir avec une sorte de satisfaction, car on se demandait si les gens allaient revenir.

Pat : Oui, c’est vraiment fantastique parce qu’on peut voir qu’ils ont apprécié les concerts et ceux qui étaient présents à nos premiers concerts reviennent avec des amis et ainsi de suite…

D’autant plus que vous bouclez deux shows à guichets fermés, c’est assez remarquable. Surtout à Paris où la scène pop/punk rock a eu du mal à se développer !

John : C’est vraiment génial !

Pat : On se demande encore pourquoi les deux concerts sont complets, ça met un peu la pression parce qu’il faut qu’on assure ce soir ! (rires)

John : On essaie de ne pas trop y penser et de ne pas se poser de questions à ce sujet ! (rires)

Justement, parlant de vos tournées, quelles sont vos plus mauvaises habitudes ?

John : oh honnêtement ? (rires) Je dirais qu’on ne se douche pas assez et que ça commence vraiment à sentir mauvais au bout de quelques semaines en tournée! (rires)

Pat : Pour moi c’est un peu la même chose, je ne prends absolument pas soin de mes cheveux, du coup je me retrouve à avoir des nœuds bizarres ! (rires) Je pense qu’un jour je vais finir par me les raser ! (rires)

Vos proches ne vous manquent-ils pas ?

Pat : Je pense qu’à ce point de nos vies on essaie de ne pas trop y penser.

John : C’est une des choses qui font que quand tu rentres chez toi, la tournée te manque et quand tu es en tournée, ta maison te manque. Mais sans hésitation je préfère être sur les routes. J’ai vu plus de choses dans le monde que ma famille n’en a jamais vu et j’en verrai certainement davantage donc on se sens vraiment chanceux.

Et est-ce qu’ils ont toujours été en accord et fiers de ce que vous avez accompli en tant que musiciens ?

John : Ça a pris un certain temps, mais ils nous soutiennent maintenant.

Pat : Quand j’y réfléchis, je pense que ça a été l’un de nos plus grands moments. Nos parents respectifs ont été présents à quelques uns de nos shows et ça a vraiment été d’un autre niveau pour eux que de le voir de la maison, et c’est qui les rend fiers de nous.

Vous avez sorti Black And White et In Darkness and In Light à quelques mois d‘intervalle, en quoi leur composition était différente ?

Pat : Oui c’était sans aucun doute différent. Avec la sortie du film, on a essayé des choses que l’on n’avait jamais essayées auparavant. On a même sorti un livre ! (rires)

Oui j’en ai entendu parlé… (rires)

John : Surtout au niveau de l’écriture.

Et est-ce que vous travaillez sur de nouveaux projets en ce moment ?

John : On ne s’arrête jamais véritablement d’écrire des chansons. Je pense que si tu t’arrêtes tu es un peu comme un gamin obèse qui mange des cupcakes.

Pat : Un gosse obèse qui mange des cupcakes ? (rires)

John : Non, il n’y a rien de mal à être obèse… (rires)

Pat : Ni à manger des cupcakes ! (rires)

John : On ne veut juste pas se reposer sur nos acquis. Ce n’est pas une très fun et ce n’est ni une bonne chose. On essaie d’aller de l’avant, de continuer à avancer quitte à faire des erreurs. Et avec de la chance, tu fais les bons choix et tout roule comme tu l’as espéré.

Depuis le début de votre aventure, quel a été votre moment le plus intense ?

Pat : Je pense que la sortie de Black And White a vraiment été une grosse étape pour nous. Ces trois dernières semaines, nous avons joué aux Philippines et en Australie et ce soir pour la deuxième fois on joue ici. Je pense que ça nous a ouvert à un monde totalement différent. C’est quelque chose d’extraordinaire.

John : Je pense que c’est un peu difficile de globaliser un moment en particulier.

Pat : je pense que c’est dans la totalité

John : Oui, avec ce nouvel album, nous nous sommes beaucoup remis en question. Non seulement individuellement, mais également au niveau de notre groupe.

Cela n’a pas dû être évident ?

John : Tu ne penses jamais à comment ça se passera si tu vis vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec une dizaine de personnes en même temps…

Pat : Dans une pièce de dix mètres carrés ! (rire général) Et en même temps quand tu visites tous ces endroits où l’on a joué, comme les Philippines, tu ne peux pas te dire que ta vie à toi est difficile.

Oui, il faut essayer de ne pas se prendre la tête et de s’amuser ! (rires)

John & Pat : Ouais, ouais, surtout faire la fête ! (rires)

Pat : Il y a des jours où on s’éclate et d’autres où on se prend beaucoup plus au sérieux et on essaye juste de trouver le juste milieu. (rires)

John : Le plaisir au travail ! On n’a vraiment pas de quoi se plaindre ! (rires)

Sur quelles influences vous vous appuyez lorsque vous composez ?

John : Ça se transforme au fil du temps. Il y a une lente évolution au niveau de nos inspirations. On ne veut pas s’inspirer de ce qui existe déjà. On essaie de trouver un équilibre. Je pense qu’il faut surtout observer sa propre image lorsque tu crées ta propre personnalité et celle que tu peux observer lorsque tu t’inspires d’un autre.

Vous avez eu le temps de visiter un peu ?

John : Ça nous a pris un certain temps pour admettre qu’on était bien en train de visiter la Tour Eiffel. On vient de l’Arizona et l’histoire là-bas n’a été écrite que depuis quelques siècles. Ici, il y a un concentré de culture sur des milliers d’années. Venir ici c’est un peu comme un voyage de l’esprit. Quelque chose dont je veux faire partie. J’ai envie d’apprendre énormément, de descendre du Tour Bus et d’aller m’imprégner de tout ce que je pourrais découvrir.

Pat : On n’a pas eu le temps de visiter le Musée du Louvre, mais ça nous donne une bonne raison de remettre les pieds ici ! (rires)

John : Pour l’instant on est ici, puis on va continuer la tournée, mais je pense que c’est la première fois dans notre carrière où l’on ne sait pas ce qu’il y aura après.

Pat : On sait juste que quelque chose de très excitant va nous arriver. Que ce soit dans la musique et sur un plan personnel.

Vous faites dans la voyance, vous avez vraiment besoin d’un break ! (rires)

John & Pat : Yeah ! Et plus particulièrement maintenant ! (rires)

Pour rester dans l’ésotérisme… (rires) Si vous pouviez trouver un génie dans une bouteille, quel serait votre souhait ?

Pat : C’est vraiment une question difficile, car tu as pas mal de possibilités et en même temps tu culpabilises si tu es trop égoïste… (rires)

En même temps c’est un génie dans une bouteille, t’as le droit d’être un peu égoïste… (rires)

Pat : Ouais tu as raison, mais après tu devras vivre avec ça et te dire que tu pouvais faire quelque chose pour l’humanité, mais que tu n’en as rien fait ! (rires)

John : Je pense que je demanderai pas mal d’argent et j’en reverserai à des associations ! (rires)

Pat : C’est pas mal ça, comme ça tu peux allier les deux…

John : Tu vois je m’aide moi-même et je donne le reste pour la charité ! Ça m‘ouvrira des portes et je pourrais fabriqué mon propre whisky ! (rires)

Pat : Ouais, mais tu vois…

Tout n’est pas seulement noir ou blanc ! (rires)

John & Pat : Exactement ! Tu n‘aurais pas pu dire mieux ! (rires)

Par C. R.

Remerciements : Damien Bauthamy, Only Talent Production, Marine G., John & Pat & Max, Phil A.

Crédits photo : Philippe Abdou (Nouveau Casino – 11.03.2011)

Cut Copy INTW - Une virée sous les Tropiques !

Mi-février nous vous faisions l’apologie de Zonoscope, dernier album du groupe d’électro pop australien Cut Copy. Sans forcément verser dans la gratification, les titres exotiques et entêtants de cet opus avaient fait forte impression.

Profitant d’un passage éclair du groupe dans la capitale, nous avons pris le temps de discuter avec Dan Whitford (chant, synthé, guitare) et Bennet Foddy (basse, synthé) et de passer en revue le tout et le rien que tout à chacun veut savoir.

Décrivez Cut Copy en quelques mots ?

Ben : On est une sorte de groupe de synth-pop australien qui tend vers une vague quelque peu … expérimentale !

Dan : On est un groupe de quatre mecs qui utilisent des instruments live mais aussi des synthés, ça fait près de sept ans qu’on vit « presque » ensemble ! (rires) Et à vrai dire on vient de sortir un nouvel album Zonoscope !

Et n’oubliez pas de dire que vous avez fait deux fois le SXSW (South By South West) !

Dan : La toute première fois nous étions aux Etats-Unis et tout était vraiment précaire ! On n’avait pas de Tour Manager, ni même d’hôtel. On a du dormir dans la baraque d’un pote, mais c’était vraiment très sympa et fou en même temps. Tu joues trois ou quatre shows d’affilés et tu ne sais même pas si les gens sont venus pour toi au final tellement ils se passent d’autres choses autour de toi ! Quoi qu’il en soit c’était une très bonne expérience et quand nous y sommes revenus, juste avant que notre deuxième album sorte, on jouait devant une foule bien plus grande et les gens savaient qui nous étions cette fois-ci ! Mais c’est un endroit très bizarre et irréel. Tu vas là-bas mais tu ne vois pas réellement Austin tu vois juste des sortes de rockers un peu bizarres, même si tu y restes un certain temps !


Parlant d’étrangetés, en tant que musiciens vous devez être inspirés par pas mal de choses, mais quelle a été la plus bizarre ?

Dan : Il y a pas mal de choses que l’on écoute en expérimentale qui versent entre l’électro, la pop, la chill wave mais c’est vraiment dur de trouver un groupe en particulier…

Ben : Les Simpsons ! Tout le monde a été influencé un jour ou un autre par les Simpsons (rires)

Dan : Oui c’est vrai, je pense que j’ai été influencé par les Simpsons aussi ! (rires) La musique des années 50 aussi, j’écoute un peu de country ou de gospel quelques fois…

N’aies pas peur de balancer un nom ?

Dan : Non, je n’ai jamais honte de dire que j’écoute de la musique un peu « cheesy » !

Ben : Moi si ! Beyoncé !

Vous venez d’Australie et vous avez réussi l’exploit de jouer partout dans le monde, vous devez être assez contents, non ?

Dan : Je ne sais pas si c’est pareil en France mais dans notre pays nous sommes assez isolés. Il n’y a pas vraiment de pays voisins que tu peux visiter sans prendre l’avion. Donc quand tu es australien et que tu arrives à tourner dans ton propre pays c’est déjà une chose extraordinaire. Je pense qu’il y a une forme de respect envers ces personnes qui arrivent à tourner dans le monde entier, à faire d’énormes concerts, vendre des albums aux USA ou en Europe. Donc oui c’est vraiment quelque chose de fantastique pour nous ! Certainement parce que de nos jours avec internet, les blogs de musique, le téléchargement, c’est plus facile de se connecter à un groupe, d’apprécier ce qu’il fait. En revanche il faut vraiment essayer de se démarquer parce qu’il doit y avoir des centaines de groupes australiens qui font ce que nous faisons !

Et vos proches vous ont toujours soutenu ?

Ben : Mes parents me demandent toujours quand j’aurai un véritable travail ! Je pense qu’à l’heure actuelle, je ne pense pas non plus que ce soit un vrai métier ! Malgré cela, ils ont toujours été très encourageants et en relation avec tout ce qui touche à la création.

Dan : les miens n’ont jamais pris ça au sérieux. Ils pensaient un peu que c’était une blague jusqu’au jour où ils ont entendus Cut Copy à la radio locale et dans les journaux… Quand j’étais plus jeune, ils ne comprenaient pas vraiment comment il était possible que je sois dans un groupe qui passe à la télé, dont les journalistes écrivent des articles dans des magazines… Je pense qu’ils ont toujours du mal à s’y faire ! (rires)

Oui c’est sûr qu’il n’est pas forcément évident de se faire à l’idée que d’autres puissent porter autant d’attention à nos enfants …

Dan : Oui mais ils adorent la musique tous les deux. Ils se sont mis à jouer d’un instrument et essaient de reproduire des morceaux de Zonoscope qu’ils ont entendus à la radio. C’est vraiment cool.

Justement, ils peuvent être fiers de qui a produit Zonoscope !

Dan : Je pense que le producteur de Zonoscope n’est autre que moi ! (rires) En ce qui concerne l’enregistrement, on était tous les quatre sur les devants. Mais pour une fois, c’est toi qui prends les décisions, donc si ça ne te plait pas ou si au contraire tu en es très content, tout te revient. Tout s’est bien passé donc c’est super !

Ca met pas mal de pression, non ?

Dan : Non pas vraiment en fait, on se sentait vraiment en confiance pour le coup. On avait tellement, d’idées, de styles différents que l’on souhaitait développer que quelques fois on a fait appel à une personne extérieure pour nous aider/mais dans l’ensemble on s’est débrouillé tout seul.

Et qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant toute cette période en studio ?

Ben : La proximité ! Il faisait vraiment froid ! On vivait collés les uns aux autres tu vois ?

Dan : On s’attendait à une maison de campagne un peu élégante et au final on avait une sorte de maison de forêt tout en bois, qui ressemblait plus à un camp de survie ! C’était très basique ! Mais l’ensemble était assez drôle au final, on s’est amusé à expérimenter pas mal de choses et c’était vraiment une expérience agréable.

Tim Hoey, Mitchell Scott, Dan Whitford, Bennett Foddy

Et que pouvez-vous nous dire sur les processus de création du tube Take Me Over ?

Dan : Il sonne surement comme un morceau un peu « catchy », plein d’énergie, qui donne envie de faire danser les foules… Mais à vrai dire, on a passé pas mal de temps à l’enregistrer en studio. On a focalisé notre attention sur des sons de guitares un peu bizarres, des bruits qui viennent de l’espace !

Ben : On sent aussi une sorte d’inspiration tropicale qui envahit le morceau. Une fraicheur, qui rebooste toutes les composantes de Take Me Over.

Au final, où trouvez-vous toutes ces inspirations ?

Dan : On vient des bas-fonds ! (rires) Non, on avait tous des familles plutôt modestes. Moi je suis infographiste, Ben étudie tout ce qui est lié au design des films et des sons, Tim (Tim Hoey – basse, guitare) est tout simplement un artiste et Mitch (Mitchell Dean Scott – percussions) est une sorte de génie un peu bizarre. Je pense que nous aimons tous les films, l’art et la musique de toutes sortes mais les artistes les plus intéressants sont à mon avis ceux qui, en plus d’être de bons musiciens, savent s’inspirer des représentations visuelles des choses. Il y a certains films qui nous inspirent plus que tout. Un exemple flagrant, pendant l’enregistrement de Zonoscope je regardais Fitzcarraldo (film allemand de Werner Herzog sorti en 1982, ndlr). C’est un film qui se déroule dans la forêt amazonienne. Je pense que toute l’atmosphère un peu tropicale de l’album est issue de ce film.

Si vous deviez choisir un groupe avec lequel vous auriez la possibilité de partir en tournée lequel serait-ce ?

Dan : Je pense tout de suite à Animal Collective. On a aussi tourné avec Deerhunter qui est juste l’un de mes groupes préférés en ce moment ! Donc pour le coup je dirais Animal Collective parce que je pense que c’est l’un des groupes les plus intéressants de la décennie.

Par C. R.

Remerciements : Anthony K., Benoit Darcy, Guillaume Maurey.

Mona INTW - En tête-à-tête avec Nick Brown...

Repéré par les plus grands médias anglais et américains, proclamé « Révélation de l’année 2011″ et repartant vainqueur du MTV – Blackberry Prize 2011, MONA a déjà tout des grands.

Puisant leur inspiration dans un rock alternatif acerbe et brut, leur musique est souvent comparée à celle des Kings Of Leon ou encore U2.

Sans aller aussi loin dans la comparaison abusive à des monuments musicaux, il est vrai que les membres de MONA ont ce talent, cette inspiration, cette agilité qui semblent venir d’années d’expériences. Ce qui est en total désaccord avec leur évolution professionnelle. En effet, originaire du Tennessee et de l’Ohio, Nick Brown (chant, guitare), Vince Gard (batterie), Zach Lindsey (basse) et Jordan Young (guitare) ont mis du temps avant de pouvoir tous collaborer dans l’entente la plus parfaite, le groupe d’origine formé en 2004 ayant essuyé de multiples changements de line-up.

Il faudra alors attendre LA rencontre fortuite entre Brown et Saul Galpern (Nude Records) pour que le groupe signe un contrat avec le label notoire Island Records en septembre 2010. A partir de ce moment, tout va très vite s’enchainer pour le groupe avec la sortie consécutive de trois singles Listen To Your Love, Trouble On The Way et tout dernièrement Teenager.

Leur album éponyme Mona est prévu pour le 16 mai 2011 et nous avons par conséquent profité de leur passage parisien sur la scène de La Flèche D’or ainsi que de la gentillesse de Nick pour répondre à nos questions et en savoir un peu plus sur sur ce « groupe qui monte » !

Salut Nick, pourrais-tu nous présenter MONA en quelques mots ?

Nick : MONA c’est quatre mecs, deux de l’Ohio et deux du Tennessee, qui se sont regroupés à Nashville afin de faire de la musique cool entre eux. Ce qu’on a toujours voulu c’est être le groupe le plus humain qui soit. On est tous sur un pieds d’égalité et on veut toucher un maximum de gens…

Vous voulez être le groupe le plus humain possible mais ce n’est pas une mince affaire… Comment tu comptes y parvenir ?

Nick : On parle souvent des « 3 F’s » chez les rockeurs américains, « Faith, Fighting & Fucking » ! C’est ce qui pour moi dirige chaque être humain… (rires) Que ce soit par la haine, l’amour, l’angoisse, la détermination ou même la dépression, on veut s’y référer, l’exprimer, pour toucher les gens de près et je pense que ces trois « F » résument bien ce à quoi on se réfère.

Vous voulez toucher à l’universel donc ?

Nick : Oui c’est exactement ca. Que ce soit le mec qui cherche la bagarre, ou celui qui aide sa paroisse. Ca peut paraitre commun de dire ça, mais on veut vraiment transmettre une émotion aux gens. Je veux avoir la possibilité de toucher à toutes les émotions possibles chez autrui. Peu importe comment ils vont interpréter nos morceaux personnellement. Chacun à le droit à sa propre interprétation. J’ai été élevé dans la religion mais pas non plus dans une famille extrêmement pratiquante. Je veux dire qu’on avait le droit de ne pas aller à l’église ou de pratiquer comme bon nous semblait et c’est le fait de m’avoir laisser le choix de mon interprétation personnelle de la religion qui m’a donné cette humanité et c’est ce que je veux partager aujourd’hui.

Et pourquoi avoir choisi de vous appeler MONA ?

Nick : En fait c’était le prénom de ma grand-mère. C’est une femme que je respecte et que j’admire et c’était sans doute une forme de remerciement et de respect que d’appeler le groupe ainsi. Puis il y a une autre connotation, celle d’être un groupe de mecs qui font de la musique plutôt rock n’ roll, qui sont censés être virils mais qui joue dans un groupe dont le nom est celui d’une fille. Le contraste était plutôt amusant !

Que peux-tu nous dire donc, sur ce premier album éponyme ?

Nick : La plupart des morceaux ont été enregistré chez moi à Nashville, dans une sorte de cave aménagée. J’ai d’abord travaillé sur la majeure partie des compos seul, pour tout ce qui était des textes et de la musique, puis on a accordé le tout ensemble. C’est Richie (Rich Costey, producteur des Foo Fighters, Muse ou encore Arctic Monkeys, ndlr) qui s’est occupé de la prod. C’est vraiment un mec génial, et je suis honoré qu’il ait accepté de s’occupé de notre premier album. Quand on voit ce qu’il a fait avec les Foo Fighters, on se dit qu’on a vraiment été en veine de l’avoir rencontré. En ce qui concerne le label, c’est mon propre label Zion Noiz Recordings associé à Island Records qui s’est chargé de la sortie de Mona. Cet album a été composé dans le but d’envisager toute une gamme de sentiments. On y retrouve des morceaux pop rock, d’autres plus indie, mais aussi des balades un peu plus mélodieuses, des morceaux dansants, enfin il regroupe large palette d’émotions.

Est-ce que tu penses que cet album vous a aidé à murir en quelques sortes ?

Nick : Oui c’est clair que dans un certain sens ca nous a fait grandir, mais c’est inhérent à l’existence que d’apprendre la maturité. Je veux dire par là que l’on a commencé notre apprentissage avant cet album, puis est venu le groupe et tout s’est très vite accéléré pour nous. Cet album nous a aidé a passé un cap mais on continue d’apprendre et on continuera encore je l’espère.

Si je me souviens des paroles de Teenager, tu y fais aussi référence à la maturité et du fait que l’on perçoit les choses d’un autre point de vue lorsque l’on prend de l’âge, non ?

Nick : Exactement ! De la petite enfance jusqu’à l’âge adulte, tu passes par tout un tas de phases où tu appréhendes la vie différemment. Mais il y a une sorte de constante qui fait que plus tu vieillis, plus tu arrives à prendre du recul et plus ta vision s’élargit. Après cela dépend des personnes..

J’ai lu plus d’une fois dans diverses interviews que tu parlais de la dualité ? Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?

Nick : C’est quelque chose que tu retrouves tout le temps cette dualité entre le bien et le mal, aussi bien dans les expériences de la vie que chez l’être humain. C’est un peu comme si tu avais un ange bienfaiteur et un ange démoniaque sur chaque épaule qui te murmure des choses à l’oreille…

Ca peut vite tourner au dédoublement de personnalité ! Mais c’est vrai qu’il coexiste en chacun de nous un « bon » et un « mauvais » côté et on jongle souvent tant bien que mal entre les deux. Si tu y réfléchis quelques instants, quel ange penses-tu écouter le plus souvent ?

Nick : C’est vraiment LA bonne question ! Je ne sais pas si je suis supposé y répondre ! (rires) Je dirais qu’il y a un peu des deux mais que je peux avoir tendance à écouter le mauvais !

En même temps, si l’on n’écoute pas le mauvais comment pourrions-nous savoir ce qui est bon ?


Nick : Exactement, il faut passer par des phases un peu bizarres mais obligatoires pour pouvoir dissocier ce qui est bon de ce qui est mauvais. Je pense qu’on possède tous cette dualité, c’est ce qui nous lie les uns aux autres, notre point commun en quelque sorte…

A propos de la vidéo de votre dernier single Teenager, tu ne penses pas que c’est un peu cliché de filmer de très belles femmes dans des positions équivoques ou était-ce un fantasme personnel ?

Nick : Bien sur mais là est tout l’intérêt de la vidéo ! On a beaucoup joué dessus. C’est un cliché tout aussi évident que la drogue ou l’alcool dans la musique, le rock ou l’adolescence. C’est sur-joué, sous-entendu, c’est pour ça que tu ne vois rien en particulier. Tout est dans la suggestion et dans la surenchère de cette image sensuelle. Ce cliché colle bien à la chanson également puisque l’on y parle d’un moment crucial de la vie de chacun, ce pré passage à l’âge adulte où les fantasmes sont plus que de rigueur !

Est-ce que tu as déjà une idée du prochain single ?

Nick : Non pas encore, pour l’instant on se focalise sur notre tournée, on va jouer un peu partout dans le monde, on va s’ouvrir à de nouvelles cultures et j’espère qu’on deviendra de plus en plus humain et que encore une fois que l’on pourra toucher le plus de monde possible grâce à notre musique.

Hier cous avez joué pour la première fois en France, comment as-tu vécu cette expérience ?

Nick : C’était incroyable. Le public ici est vraiment impressionnant et on est tous très reconnaissant de l’accueil qui nous a été fait. Quand tu viens des États-Unis et que tu te dis que tu joues en France et que tu finis par en prendre conscience c’est vraiment génial et presque surréel !

Et parlant de clichés, il y en a beaucoup nous concernant, non ? Tu as pu en tester quelques uns ?

Nick : Oui c’est vrai qu’il y en pas mal mais tout comme vous devez en avoir pas mal sur nous, non ? Ahah ! Sinon, j’adore le vin rouge !

C’est à cause de ça que tu portes des lunettes de soleil à midi ?

Nick : Oui plus ou moins. On va dire ça ! (rires)

C’est le deuxième effet du vin ! (rires) Une dernière question alors, si tu pouvais remonter le temps, est-ce que tu laisserais les choses telles quelles ou est-ce que tu essayerais d’évoluer de manière différente ?

Nick : C’est assez difficile à dire en fait car toutes les choses que nous avons fait nous ont amené à pouvoir faire ce que l’on aime, nous produire sur scène, voyager, rencontrer des tas de gens, apprendre tant bien que mal de nouvelles langues… D’un point de vu professionnel, je suis assez fière de ce que j’ai pu accomplir donc je pense que je ne changerais rien. Après tout c’est qui m’a permis d’être qui je suis, d’avoir un niveau de conscience et de m’ouvrir aux autres. Mais d’un point de vue personnel, je pense que je changerai deux ou trois petites choses … (rires)

Par C. R.

Remerciements : Marie Argence, Benoit Darcy, Nick Brown.

Ladytron : Album d’anthologie + Best Of Remixes !

Un album d’anthologie Best Of 00 To 10 pour fêter les dix ans de Ladytron rien de tel pour envisager le mois sous un autre jour ! Tout y passe, aussi bien l’hypnotique Destroy Everything You Touch que l’envoutant Ghosts ou encore l’indomptable Playgirl.

Donc des singles oui, mais aussi quelques raretés tels que Cracked LCD ou des inédits tels que Little Black Angel et la reprise du groupe Death In June, Ace Of Hz. Rien de tel donc pour envisager le mois sous un autre jour, mais Ladytron ne s’arrête pas là et repousse les frontières de l’électro en réunissant les meilleurs parmi les meilleurs pour signer son Best Of Remixes.

Ainsi Soulwax, Toxic Avenger, Simian Mobile Disco ou Felix Da Housecat se retrouvent aux commandes, avec une mention spéciale pour les excellents membres du groupe d’électro pop Hot Chip qui ont su redonner ses lettres de noblesse à Destroy Everything You Touch, sans pour autant le dénaturer.


TNT Introducing #3 : RETURN TO MONO / RA RA RIOT / WYE OAK ...

March 14th, 2011.
RA RA RIOT - Too Dramatic.

Originaire de Syracuse, Ra Ra Riot est un groupe d’indie rock dont la pop quelque peu baroque s’allie à merveille à la voix de Wes Miles qui n’est pas sans rappeler celle de Ben Gibbard (Death Cab For Cutie).
Chaque performance scénique est maitrisée par une endurance et une constance des plus remarquables. A cela s’ajoute l’excentricité, le charme et la précision de Rebecca Zeller et Alexandra Lawn qui signent avec passion et profondeur chaque note, apportant ici et là des touches décisives, classiques et décalées.

Formé en 2006, le groupe n’en est pas à son premier coup d’essai. Fort d’un premier album The Rhumb Line sorti en 2008 chez Barsuk Records (Nada Surf, Death Cab For Cutie, Ramona Falls…), le groupe fait ses armes en tournée aux côtés de The Editors ou encore Tokyo Police Club. Leur premier single Each Year sorti en 2007, n’est qu’une esquisse de l’énorme potentiel du groupe.

Il faudra cependant attendre la sortie de leur second opus The Orchard en 2010, pour confirmer l’étendue de leur capacité et la véracité de leur réputation scénique. Cet album les propulse dès lors sans mal sur la scène internationale et c’est ainsi que l’on peut les retrouver sur le Jimmy Kimmel Live! pour leur tout dernier EP Too Dramatic, promotion oblige…


Ra Ra RiotToo Dramatic [EP]

(08/03/2011 – Barsuk Records)





February 27th, 2011.

WYE OAK - Civilian.


Avec ce duo de Baltimore dans le Maryland, la femme est de nouveau placée au premier plan dans la musique indé. Au-delà de cette vision quelque peu féministe et réductrice du groupe, on ne peut comparer Wye Oak avec celles qui règnent en maîtres dans le genre, telles que Natasha Khan ou Florence Welch.

En effet, Jenn Wasner use de son complice Andy Stack pour mixer avec art leur sens inné de la mélodie et tirer leur épingle du jeu en s’exemptant de fastueuses apparences. Nous immergeant dans un monde fait de rêveries, allégé par la voix placide et résolument folk de Jenn, l’attraction est immédiate. Le duo semble sans conteste avoir une forte inclinaison pour une indie sans anicroches, presque originelle, ayant occasionnellement des airs lacifs de dream pop.

Dans cette optique d’aisance et de simplicité, le duo sort en mars prochain son troisième album Civilian sur Merge Records, dont le titre éponyme paraît d’ores et déjà agir comme un leitmotiv incoercible à la limite de la concupiscence.


Wye OakCivilian

(08/03/2011 – Merge Records)



February 22nd, 2011.
Return To Mono - Seeker Circuit.

Voilà un trio que les majors devraient sérieusement surveiller de près ! L’énigmatiqueReturn To Mono, en provenance de San Francisco, amène avec son premier album, Framebreaker, une dose épileptiques d’émotions.

Consacré par un mixe parfait d’electro, de rock, le groupe s’inspire même de la trip hop sur des morceaux tels que Night Fall, Doomsday Device ou encore The Promise. Oscillant entre des styles distincts, comme sur le titre dopé à l’électro Song Of The Beast, le groupe ne s’attache pourtant pas à un genre particulier. C’est ce que démontre notamment le dernier morceau instrumental de l’album, See You On The Other Side, qui empêche définitivement une quelconque catégorisation.

Laissant planer le doute, l’auditeur est bercé sans ménagement d’un univers à un autre avec puissance et volupté grâce à la voix magistrale et unique de Tanya Kelleher. Usant habilement de beats enivrants, la belle est accompagnée aux claviers par l’excellent Andy Sybilrud et à la guitare par J. G. Paulos.

Le bon sens voudrait dès lors que nous placions nos espoirs dans un premier single de choix, placé sous le signe de l’imparable et ensorcelant Seeker Circuit.




Return To Mono - Framebreaker

(13/01/2011 – Audio Villain)