3/28/2011

Cut Copy INTW - Une virée sous les Tropiques !

Mi-février nous vous faisions l’apologie de Zonoscope, dernier album du groupe d’électro pop australien Cut Copy. Sans forcément verser dans la gratification, les titres exotiques et entêtants de cet opus avaient fait forte impression.

Profitant d’un passage éclair du groupe dans la capitale, nous avons pris le temps de discuter avec Dan Whitford (chant, synthé, guitare) et Bennet Foddy (basse, synthé) et de passer en revue le tout et le rien que tout à chacun veut savoir.

Décrivez Cut Copy en quelques mots ?

Ben : On est une sorte de groupe de synth-pop australien qui tend vers une vague quelque peu … expérimentale !

Dan : On est un groupe de quatre mecs qui utilisent des instruments live mais aussi des synthés, ça fait près de sept ans qu’on vit « presque » ensemble ! (rires) Et à vrai dire on vient de sortir un nouvel album Zonoscope !

Et n’oubliez pas de dire que vous avez fait deux fois le SXSW (South By South West) !

Dan : La toute première fois nous étions aux Etats-Unis et tout était vraiment précaire ! On n’avait pas de Tour Manager, ni même d’hôtel. On a du dormir dans la baraque d’un pote, mais c’était vraiment très sympa et fou en même temps. Tu joues trois ou quatre shows d’affilés et tu ne sais même pas si les gens sont venus pour toi au final tellement ils se passent d’autres choses autour de toi ! Quoi qu’il en soit c’était une très bonne expérience et quand nous y sommes revenus, juste avant que notre deuxième album sorte, on jouait devant une foule bien plus grande et les gens savaient qui nous étions cette fois-ci ! Mais c’est un endroit très bizarre et irréel. Tu vas là-bas mais tu ne vois pas réellement Austin tu vois juste des sortes de rockers un peu bizarres, même si tu y restes un certain temps !


Parlant d’étrangetés, en tant que musiciens vous devez être inspirés par pas mal de choses, mais quelle a été la plus bizarre ?

Dan : Il y a pas mal de choses que l’on écoute en expérimentale qui versent entre l’électro, la pop, la chill wave mais c’est vraiment dur de trouver un groupe en particulier…

Ben : Les Simpsons ! Tout le monde a été influencé un jour ou un autre par les Simpsons (rires)

Dan : Oui c’est vrai, je pense que j’ai été influencé par les Simpsons aussi ! (rires) La musique des années 50 aussi, j’écoute un peu de country ou de gospel quelques fois…

N’aies pas peur de balancer un nom ?

Dan : Non, je n’ai jamais honte de dire que j’écoute de la musique un peu « cheesy » !

Ben : Moi si ! Beyoncé !

Vous venez d’Australie et vous avez réussi l’exploit de jouer partout dans le monde, vous devez être assez contents, non ?

Dan : Je ne sais pas si c’est pareil en France mais dans notre pays nous sommes assez isolés. Il n’y a pas vraiment de pays voisins que tu peux visiter sans prendre l’avion. Donc quand tu es australien et que tu arrives à tourner dans ton propre pays c’est déjà une chose extraordinaire. Je pense qu’il y a une forme de respect envers ces personnes qui arrivent à tourner dans le monde entier, à faire d’énormes concerts, vendre des albums aux USA ou en Europe. Donc oui c’est vraiment quelque chose de fantastique pour nous ! Certainement parce que de nos jours avec internet, les blogs de musique, le téléchargement, c’est plus facile de se connecter à un groupe, d’apprécier ce qu’il fait. En revanche il faut vraiment essayer de se démarquer parce qu’il doit y avoir des centaines de groupes australiens qui font ce que nous faisons !

Et vos proches vous ont toujours soutenu ?

Ben : Mes parents me demandent toujours quand j’aurai un véritable travail ! Je pense qu’à l’heure actuelle, je ne pense pas non plus que ce soit un vrai métier ! Malgré cela, ils ont toujours été très encourageants et en relation avec tout ce qui touche à la création.

Dan : les miens n’ont jamais pris ça au sérieux. Ils pensaient un peu que c’était une blague jusqu’au jour où ils ont entendus Cut Copy à la radio locale et dans les journaux… Quand j’étais plus jeune, ils ne comprenaient pas vraiment comment il était possible que je sois dans un groupe qui passe à la télé, dont les journalistes écrivent des articles dans des magazines… Je pense qu’ils ont toujours du mal à s’y faire ! (rires)

Oui c’est sûr qu’il n’est pas forcément évident de se faire à l’idée que d’autres puissent porter autant d’attention à nos enfants …

Dan : Oui mais ils adorent la musique tous les deux. Ils se sont mis à jouer d’un instrument et essaient de reproduire des morceaux de Zonoscope qu’ils ont entendus à la radio. C’est vraiment cool.

Justement, ils peuvent être fiers de qui a produit Zonoscope !

Dan : Je pense que le producteur de Zonoscope n’est autre que moi ! (rires) En ce qui concerne l’enregistrement, on était tous les quatre sur les devants. Mais pour une fois, c’est toi qui prends les décisions, donc si ça ne te plait pas ou si au contraire tu en es très content, tout te revient. Tout s’est bien passé donc c’est super !

Ca met pas mal de pression, non ?

Dan : Non pas vraiment en fait, on se sentait vraiment en confiance pour le coup. On avait tellement, d’idées, de styles différents que l’on souhaitait développer que quelques fois on a fait appel à une personne extérieure pour nous aider/mais dans l’ensemble on s’est débrouillé tout seul.

Et qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant toute cette période en studio ?

Ben : La proximité ! Il faisait vraiment froid ! On vivait collés les uns aux autres tu vois ?

Dan : On s’attendait à une maison de campagne un peu élégante et au final on avait une sorte de maison de forêt tout en bois, qui ressemblait plus à un camp de survie ! C’était très basique ! Mais l’ensemble était assez drôle au final, on s’est amusé à expérimenter pas mal de choses et c’était vraiment une expérience agréable.

Tim Hoey, Mitchell Scott, Dan Whitford, Bennett Foddy

Et que pouvez-vous nous dire sur les processus de création du tube Take Me Over ?

Dan : Il sonne surement comme un morceau un peu « catchy », plein d’énergie, qui donne envie de faire danser les foules… Mais à vrai dire, on a passé pas mal de temps à l’enregistrer en studio. On a focalisé notre attention sur des sons de guitares un peu bizarres, des bruits qui viennent de l’espace !

Ben : On sent aussi une sorte d’inspiration tropicale qui envahit le morceau. Une fraicheur, qui rebooste toutes les composantes de Take Me Over.

Au final, où trouvez-vous toutes ces inspirations ?

Dan : On vient des bas-fonds ! (rires) Non, on avait tous des familles plutôt modestes. Moi je suis infographiste, Ben étudie tout ce qui est lié au design des films et des sons, Tim (Tim Hoey – basse, guitare) est tout simplement un artiste et Mitch (Mitchell Dean Scott – percussions) est une sorte de génie un peu bizarre. Je pense que nous aimons tous les films, l’art et la musique de toutes sortes mais les artistes les plus intéressants sont à mon avis ceux qui, en plus d’être de bons musiciens, savent s’inspirer des représentations visuelles des choses. Il y a certains films qui nous inspirent plus que tout. Un exemple flagrant, pendant l’enregistrement de Zonoscope je regardais Fitzcarraldo (film allemand de Werner Herzog sorti en 1982, ndlr). C’est un film qui se déroule dans la forêt amazonienne. Je pense que toute l’atmosphère un peu tropicale de l’album est issue de ce film.

Si vous deviez choisir un groupe avec lequel vous auriez la possibilité de partir en tournée lequel serait-ce ?

Dan : Je pense tout de suite à Animal Collective. On a aussi tourné avec Deerhunter qui est juste l’un de mes groupes préférés en ce moment ! Donc pour le coup je dirais Animal Collective parce que je pense que c’est l’un des groupes les plus intéressants de la décennie.

Par C. R.

Remerciements : Anthony K., Benoit Darcy, Guillaume Maurey.

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