3/28/2011

Mona INTW - En tête-à-tête avec Nick Brown...

Repéré par les plus grands médias anglais et américains, proclamé « Révélation de l’année 2011″ et repartant vainqueur du MTV – Blackberry Prize 2011, MONA a déjà tout des grands.

Puisant leur inspiration dans un rock alternatif acerbe et brut, leur musique est souvent comparée à celle des Kings Of Leon ou encore U2.

Sans aller aussi loin dans la comparaison abusive à des monuments musicaux, il est vrai que les membres de MONA ont ce talent, cette inspiration, cette agilité qui semblent venir d’années d’expériences. Ce qui est en total désaccord avec leur évolution professionnelle. En effet, originaire du Tennessee et de l’Ohio, Nick Brown (chant, guitare), Vince Gard (batterie), Zach Lindsey (basse) et Jordan Young (guitare) ont mis du temps avant de pouvoir tous collaborer dans l’entente la plus parfaite, le groupe d’origine formé en 2004 ayant essuyé de multiples changements de line-up.

Il faudra alors attendre LA rencontre fortuite entre Brown et Saul Galpern (Nude Records) pour que le groupe signe un contrat avec le label notoire Island Records en septembre 2010. A partir de ce moment, tout va très vite s’enchainer pour le groupe avec la sortie consécutive de trois singles Listen To Your Love, Trouble On The Way et tout dernièrement Teenager.

Leur album éponyme Mona est prévu pour le 16 mai 2011 et nous avons par conséquent profité de leur passage parisien sur la scène de La Flèche D’or ainsi que de la gentillesse de Nick pour répondre à nos questions et en savoir un peu plus sur sur ce « groupe qui monte » !

Salut Nick, pourrais-tu nous présenter MONA en quelques mots ?

Nick : MONA c’est quatre mecs, deux de l’Ohio et deux du Tennessee, qui se sont regroupés à Nashville afin de faire de la musique cool entre eux. Ce qu’on a toujours voulu c’est être le groupe le plus humain qui soit. On est tous sur un pieds d’égalité et on veut toucher un maximum de gens…

Vous voulez être le groupe le plus humain possible mais ce n’est pas une mince affaire… Comment tu comptes y parvenir ?

Nick : On parle souvent des « 3 F’s » chez les rockeurs américains, « Faith, Fighting & Fucking » ! C’est ce qui pour moi dirige chaque être humain… (rires) Que ce soit par la haine, l’amour, l’angoisse, la détermination ou même la dépression, on veut s’y référer, l’exprimer, pour toucher les gens de près et je pense que ces trois « F » résument bien ce à quoi on se réfère.

Vous voulez toucher à l’universel donc ?

Nick : Oui c’est exactement ca. Que ce soit le mec qui cherche la bagarre, ou celui qui aide sa paroisse. Ca peut paraitre commun de dire ça, mais on veut vraiment transmettre une émotion aux gens. Je veux avoir la possibilité de toucher à toutes les émotions possibles chez autrui. Peu importe comment ils vont interpréter nos morceaux personnellement. Chacun à le droit à sa propre interprétation. J’ai été élevé dans la religion mais pas non plus dans une famille extrêmement pratiquante. Je veux dire qu’on avait le droit de ne pas aller à l’église ou de pratiquer comme bon nous semblait et c’est le fait de m’avoir laisser le choix de mon interprétation personnelle de la religion qui m’a donné cette humanité et c’est ce que je veux partager aujourd’hui.

Et pourquoi avoir choisi de vous appeler MONA ?

Nick : En fait c’était le prénom de ma grand-mère. C’est une femme que je respecte et que j’admire et c’était sans doute une forme de remerciement et de respect que d’appeler le groupe ainsi. Puis il y a une autre connotation, celle d’être un groupe de mecs qui font de la musique plutôt rock n’ roll, qui sont censés être virils mais qui joue dans un groupe dont le nom est celui d’une fille. Le contraste était plutôt amusant !

Que peux-tu nous dire donc, sur ce premier album éponyme ?

Nick : La plupart des morceaux ont été enregistré chez moi à Nashville, dans une sorte de cave aménagée. J’ai d’abord travaillé sur la majeure partie des compos seul, pour tout ce qui était des textes et de la musique, puis on a accordé le tout ensemble. C’est Richie (Rich Costey, producteur des Foo Fighters, Muse ou encore Arctic Monkeys, ndlr) qui s’est occupé de la prod. C’est vraiment un mec génial, et je suis honoré qu’il ait accepté de s’occupé de notre premier album. Quand on voit ce qu’il a fait avec les Foo Fighters, on se dit qu’on a vraiment été en veine de l’avoir rencontré. En ce qui concerne le label, c’est mon propre label Zion Noiz Recordings associé à Island Records qui s’est chargé de la sortie de Mona. Cet album a été composé dans le but d’envisager toute une gamme de sentiments. On y retrouve des morceaux pop rock, d’autres plus indie, mais aussi des balades un peu plus mélodieuses, des morceaux dansants, enfin il regroupe large palette d’émotions.

Est-ce que tu penses que cet album vous a aidé à murir en quelques sortes ?

Nick : Oui c’est clair que dans un certain sens ca nous a fait grandir, mais c’est inhérent à l’existence que d’apprendre la maturité. Je veux dire par là que l’on a commencé notre apprentissage avant cet album, puis est venu le groupe et tout s’est très vite accéléré pour nous. Cet album nous a aidé a passé un cap mais on continue d’apprendre et on continuera encore je l’espère.

Si je me souviens des paroles de Teenager, tu y fais aussi référence à la maturité et du fait que l’on perçoit les choses d’un autre point de vue lorsque l’on prend de l’âge, non ?

Nick : Exactement ! De la petite enfance jusqu’à l’âge adulte, tu passes par tout un tas de phases où tu appréhendes la vie différemment. Mais il y a une sorte de constante qui fait que plus tu vieillis, plus tu arrives à prendre du recul et plus ta vision s’élargit. Après cela dépend des personnes..

J’ai lu plus d’une fois dans diverses interviews que tu parlais de la dualité ? Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?

Nick : C’est quelque chose que tu retrouves tout le temps cette dualité entre le bien et le mal, aussi bien dans les expériences de la vie que chez l’être humain. C’est un peu comme si tu avais un ange bienfaiteur et un ange démoniaque sur chaque épaule qui te murmure des choses à l’oreille…

Ca peut vite tourner au dédoublement de personnalité ! Mais c’est vrai qu’il coexiste en chacun de nous un « bon » et un « mauvais » côté et on jongle souvent tant bien que mal entre les deux. Si tu y réfléchis quelques instants, quel ange penses-tu écouter le plus souvent ?

Nick : C’est vraiment LA bonne question ! Je ne sais pas si je suis supposé y répondre ! (rires) Je dirais qu’il y a un peu des deux mais que je peux avoir tendance à écouter le mauvais !

En même temps, si l’on n’écoute pas le mauvais comment pourrions-nous savoir ce qui est bon ?


Nick : Exactement, il faut passer par des phases un peu bizarres mais obligatoires pour pouvoir dissocier ce qui est bon de ce qui est mauvais. Je pense qu’on possède tous cette dualité, c’est ce qui nous lie les uns aux autres, notre point commun en quelque sorte…

A propos de la vidéo de votre dernier single Teenager, tu ne penses pas que c’est un peu cliché de filmer de très belles femmes dans des positions équivoques ou était-ce un fantasme personnel ?

Nick : Bien sur mais là est tout l’intérêt de la vidéo ! On a beaucoup joué dessus. C’est un cliché tout aussi évident que la drogue ou l’alcool dans la musique, le rock ou l’adolescence. C’est sur-joué, sous-entendu, c’est pour ça que tu ne vois rien en particulier. Tout est dans la suggestion et dans la surenchère de cette image sensuelle. Ce cliché colle bien à la chanson également puisque l’on y parle d’un moment crucial de la vie de chacun, ce pré passage à l’âge adulte où les fantasmes sont plus que de rigueur !

Est-ce que tu as déjà une idée du prochain single ?

Nick : Non pas encore, pour l’instant on se focalise sur notre tournée, on va jouer un peu partout dans le monde, on va s’ouvrir à de nouvelles cultures et j’espère qu’on deviendra de plus en plus humain et que encore une fois que l’on pourra toucher le plus de monde possible grâce à notre musique.

Hier cous avez joué pour la première fois en France, comment as-tu vécu cette expérience ?

Nick : C’était incroyable. Le public ici est vraiment impressionnant et on est tous très reconnaissant de l’accueil qui nous a été fait. Quand tu viens des États-Unis et que tu te dis que tu joues en France et que tu finis par en prendre conscience c’est vraiment génial et presque surréel !

Et parlant de clichés, il y en a beaucoup nous concernant, non ? Tu as pu en tester quelques uns ?

Nick : Oui c’est vrai qu’il y en pas mal mais tout comme vous devez en avoir pas mal sur nous, non ? Ahah ! Sinon, j’adore le vin rouge !

C’est à cause de ça que tu portes des lunettes de soleil à midi ?

Nick : Oui plus ou moins. On va dire ça ! (rires)

C’est le deuxième effet du vin ! (rires) Une dernière question alors, si tu pouvais remonter le temps, est-ce que tu laisserais les choses telles quelles ou est-ce que tu essayerais d’évoluer de manière différente ?

Nick : C’est assez difficile à dire en fait car toutes les choses que nous avons fait nous ont amené à pouvoir faire ce que l’on aime, nous produire sur scène, voyager, rencontrer des tas de gens, apprendre tant bien que mal de nouvelles langues… D’un point de vu professionnel, je suis assez fière de ce que j’ai pu accomplir donc je pense que je ne changerais rien. Après tout c’est qui m’a permis d’être qui je suis, d’avoir un niveau de conscience et de m’ouvrir aux autres. Mais d’un point de vue personnel, je pense que je changerai deux ou trois petites choses … (rires)

Par C. R.

Remerciements : Marie Argence, Benoit Darcy, Nick Brown.

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