4/20/2010

The Prodigy - L'ère de la sacralisation.

All rights reserved Fotograferen.net



Groupe électro-rock, big-beat et techno, la notoriété de The Prodigy n’est plus à faire. Après avoir sorti cinq albums, dont le plus connu « The Fat Of The Land », et un Best Of en 2005 « Their Law », ils reviennent cette année en mini tournée promotionnelle française pour leur dernier album « Invaders Must Die » (sorti en février 2009, ndlr). Le groupe s’installe ainsi à Paris pour deux dates consécutives sur la scène du Zénith. Attendu depuis dès mois comme l’événement immanquable de cette année, les perspectives étaient nombreuses et les promesses d’un show exceptionnel se devaient d’être tenues. Prosélytes et adeptes de longues dates se sont donc rencontrer en cette occasion, dans un même esprit de partage et de fête.


Avec une première partie annoncée sur le tard, les excellents DJs de South Central, dans la mouvance synchronique et hype de DJs tels que Justice, The Bloody Beetroots ou Toxic Avenger, sont les dignes héritiers de Kraftwerk et Daft Punk. Ouvrir le show en première partie d’un groupe d’envergure tel que The Prodigy était une tâche difficile et sans doute à double tranchants. Amenant de Londres des compositions saisissantes et in-extenso grisantes, le duo réussit à motiver la foule avec des remixes de choix tels que « Toxic Is Dead » des Toxic Avenger, ou bien « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana, spécialement conçu pour l’occasion. Après un set un peu long mais impeccable, South Central laisse place aux maîtres pour le plus grand plaisir de l’assemblée.


L’incroyable tête pensante du groupe, Liam Howlett, entre enfin en scène suivi de très près par les chanteurs charismatiques, irrémédiablement punk et extravagants Maxim Reality et Keith Flint. Le ton est donné avec en intro « World’s On Fire » et « Breathe » qui enflamment instantanément la salle. Telle une drogue licite, « Omen » altère nos fonctions psychiques. Sous le joug des stroboscopes et des beats addictifs, notre esprit est projeté au travers d’hallucinations visuelles chroniques et de dérives sonores dans l’univers des raves parties. La fosse et les gradins se noient sous une brume de chaleur avant de se lever dans un mouvement de Jump à en perdre haleine.


Véritable incursion dans la dimension mystique de « Voodoo People » , les rythmes infernaux et la voix du MC, Maxim Reality, résonnent de part et d’autre de la salle. Le riff principal, extrait de « Very Ape » de Nirvana, rock et entraînant, fait vibrer l‘ensemble de la foule et plus rien ne la retient d’entrer dans la dimension euphorique de The Prodigy. Bien qu’excellents, les remixes des Chemical Brothers et de Pendulum, ne ressemblent désormais plus qu’à de vagues souvenirs. Surenchérissant avec « Smack My Bitch Up », morceau le plus connu et attendu du concert, le public fond sous la pression de la chaleur et les corps se meuvent dans une danse transcendantale, hommage ultime aux danses effrénées de Keith Flint. Maxim Reality réclame un GET DOWN général, et c’est sans perdre de sa ferveur que les fidèles s’exécutent avant de repartir déchainés sur le dernier refrain. Rappel ultime de la cérémonie, l’Encore est exécuté en trois actes avec un épique « Out Of Space » dont les paroles mythiques sont scandées par l’ensemble des spectateurs.


The Prodigy remet au goût du jour les raves underground des années 90 et le Zénith se voit ainsi transformé en une sorte de « warehouse » anglaise où le mot d’ordre semble être définit par une transe cosmique. Expatriée dans la cinquième dimension, la foule perd ses repères et se laisse entrainer dans une rencontre d’un autre type. L’usage détourné de The Prodigy conduit à la démence obsessionnelle et inexorablement cette nouvelle ère semble être celle de leur sacralisation.


Par C. R.
Remerciements : Phil A., Pias, Marine M., Sandra A.


Sites Officiels :
http://theprodigy.com

http://www.myspace.com/theprodigy


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire