3/28/2011

The Maine INTW - Une nuit en Arizona.

Des filles, des filles, des filles… dans la majeure partie des textes de The Maine, mais également en masse devant la salle du Nouveau Casino et à la séance de dédicace à Landscape.

Une chose est sure, le charme des membres de The Maine n’est plus à remettre en question. Mais il serait réducteur et injuste de résumer leur musique à des compositions pour jeunes filles prépubères, car même si la cible marketing semble mordre à l’hameçon, elle constitue un public fidèle et admiratif. Présents sur les deux dates parisiennes, se sont ces mêmes fans qui permettent à The Maine de jouer à guichets fermés.

Originaire de l’Arizona, comme ils aiment tant le rappeler, le groupe a sorti son fatidique deuxième album Black & White en juillet 2010. Accompagné par le producteur notoire Howard Benson (Motorhead, The All American Rejects, My Chemical Romance…, NDLR), le succès est au rendez-vous. Plus mature et abouti, il permet au groupe de franchir un cap et de prendre conscience de la communauté qui les accompagne et les soutient ainsi que du potentiel qu’ils ont entre leurs mains. Fort de ce succès, il décide de sortir quelques mois plus tard un nouvel LP, In Darkness And In Light.

À l’occasion de leur tournée mondiale, nous avons rencontré le groupe et c’est avec simplicité et humour que John Cornelius O’Callaghan V (Chant) et Patrick John Kirch (batterie) se sont prêtés au jeu des questions-réponses…

Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

John : Bien sur, je suis John Cornelius O’Callaghan V.

Pat : Moi c’est Patrick, mais tu peux m’appeler Pat, je joue de la batterie et John chante.

John : En tout nous sommes cinq et nous sommes dans un groupe qui s’appelle The Maine.

Où est-ce que vous vous êtes rencontrés ?

John : Mince !

Pat : On avait besoin d’un chanteur et John était ami avec un de mes frères
Il est venu et m’a montré quelques morceaux et six mois plus tard on jouait ensemble.

Comment appréhendez-vous le fait de partir en tournée aux quatre coins du Monde ?

Pat : C’est vraiment incroyable. On n’aurait jamais pensé avoir l’opportunité de le faire. Chaque concert est un don du ciel.

John : C’est vraiment irréel !

Oui, ça doit vraiment être excitant !

John : Absolument! (rires) On en parlait justement un peu plus tôt. Depuis la dernière fois où on est venu jouer en Europe, il s’est passé pas mal de temps alors on essaie de se donner à fond à chaque performance. Heureusement on vit nos concerts et ceux qui viendront à l’avenir avec une sorte de satisfaction, car on se demandait si les gens allaient revenir.

Pat : Oui, c’est vraiment fantastique parce qu’on peut voir qu’ils ont apprécié les concerts et ceux qui étaient présents à nos premiers concerts reviennent avec des amis et ainsi de suite…

D’autant plus que vous bouclez deux shows à guichets fermés, c’est assez remarquable. Surtout à Paris où la scène pop/punk rock a eu du mal à se développer !

John : C’est vraiment génial !

Pat : On se demande encore pourquoi les deux concerts sont complets, ça met un peu la pression parce qu’il faut qu’on assure ce soir ! (rires)

John : On essaie de ne pas trop y penser et de ne pas se poser de questions à ce sujet ! (rires)

Justement, parlant de vos tournées, quelles sont vos plus mauvaises habitudes ?

John : oh honnêtement ? (rires) Je dirais qu’on ne se douche pas assez et que ça commence vraiment à sentir mauvais au bout de quelques semaines en tournée! (rires)

Pat : Pour moi c’est un peu la même chose, je ne prends absolument pas soin de mes cheveux, du coup je me retrouve à avoir des nœuds bizarres ! (rires) Je pense qu’un jour je vais finir par me les raser ! (rires)

Vos proches ne vous manquent-ils pas ?

Pat : Je pense qu’à ce point de nos vies on essaie de ne pas trop y penser.

John : C’est une des choses qui font que quand tu rentres chez toi, la tournée te manque et quand tu es en tournée, ta maison te manque. Mais sans hésitation je préfère être sur les routes. J’ai vu plus de choses dans le monde que ma famille n’en a jamais vu et j’en verrai certainement davantage donc on se sens vraiment chanceux.

Et est-ce qu’ils ont toujours été en accord et fiers de ce que vous avez accompli en tant que musiciens ?

John : Ça a pris un certain temps, mais ils nous soutiennent maintenant.

Pat : Quand j’y réfléchis, je pense que ça a été l’un de nos plus grands moments. Nos parents respectifs ont été présents à quelques uns de nos shows et ça a vraiment été d’un autre niveau pour eux que de le voir de la maison, et c’est qui les rend fiers de nous.

Vous avez sorti Black And White et In Darkness and In Light à quelques mois d‘intervalle, en quoi leur composition était différente ?

Pat : Oui c’était sans aucun doute différent. Avec la sortie du film, on a essayé des choses que l’on n’avait jamais essayées auparavant. On a même sorti un livre ! (rires)

Oui j’en ai entendu parlé… (rires)

John : Surtout au niveau de l’écriture.

Et est-ce que vous travaillez sur de nouveaux projets en ce moment ?

John : On ne s’arrête jamais véritablement d’écrire des chansons. Je pense que si tu t’arrêtes tu es un peu comme un gamin obèse qui mange des cupcakes.

Pat : Un gosse obèse qui mange des cupcakes ? (rires)

John : Non, il n’y a rien de mal à être obèse… (rires)

Pat : Ni à manger des cupcakes ! (rires)

John : On ne veut juste pas se reposer sur nos acquis. Ce n’est pas une très fun et ce n’est ni une bonne chose. On essaie d’aller de l’avant, de continuer à avancer quitte à faire des erreurs. Et avec de la chance, tu fais les bons choix et tout roule comme tu l’as espéré.

Depuis le début de votre aventure, quel a été votre moment le plus intense ?

Pat : Je pense que la sortie de Black And White a vraiment été une grosse étape pour nous. Ces trois dernières semaines, nous avons joué aux Philippines et en Australie et ce soir pour la deuxième fois on joue ici. Je pense que ça nous a ouvert à un monde totalement différent. C’est quelque chose d’extraordinaire.

John : Je pense que c’est un peu difficile de globaliser un moment en particulier.

Pat : je pense que c’est dans la totalité

John : Oui, avec ce nouvel album, nous nous sommes beaucoup remis en question. Non seulement individuellement, mais également au niveau de notre groupe.

Cela n’a pas dû être évident ?

John : Tu ne penses jamais à comment ça se passera si tu vis vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec une dizaine de personnes en même temps…

Pat : Dans une pièce de dix mètres carrés ! (rire général) Et en même temps quand tu visites tous ces endroits où l’on a joué, comme les Philippines, tu ne peux pas te dire que ta vie à toi est difficile.

Oui, il faut essayer de ne pas se prendre la tête et de s’amuser ! (rires)

John & Pat : Ouais, ouais, surtout faire la fête ! (rires)

Pat : Il y a des jours où on s’éclate et d’autres où on se prend beaucoup plus au sérieux et on essaye juste de trouver le juste milieu. (rires)

John : Le plaisir au travail ! On n’a vraiment pas de quoi se plaindre ! (rires)

Sur quelles influences vous vous appuyez lorsque vous composez ?

John : Ça se transforme au fil du temps. Il y a une lente évolution au niveau de nos inspirations. On ne veut pas s’inspirer de ce qui existe déjà. On essaie de trouver un équilibre. Je pense qu’il faut surtout observer sa propre image lorsque tu crées ta propre personnalité et celle que tu peux observer lorsque tu t’inspires d’un autre.

Vous avez eu le temps de visiter un peu ?

John : Ça nous a pris un certain temps pour admettre qu’on était bien en train de visiter la Tour Eiffel. On vient de l’Arizona et l’histoire là-bas n’a été écrite que depuis quelques siècles. Ici, il y a un concentré de culture sur des milliers d’années. Venir ici c’est un peu comme un voyage de l’esprit. Quelque chose dont je veux faire partie. J’ai envie d’apprendre énormément, de descendre du Tour Bus et d’aller m’imprégner de tout ce que je pourrais découvrir.

Pat : On n’a pas eu le temps de visiter le Musée du Louvre, mais ça nous donne une bonne raison de remettre les pieds ici ! (rires)

John : Pour l’instant on est ici, puis on va continuer la tournée, mais je pense que c’est la première fois dans notre carrière où l’on ne sait pas ce qu’il y aura après.

Pat : On sait juste que quelque chose de très excitant va nous arriver. Que ce soit dans la musique et sur un plan personnel.

Vous faites dans la voyance, vous avez vraiment besoin d’un break ! (rires)

John & Pat : Yeah ! Et plus particulièrement maintenant ! (rires)

Pour rester dans l’ésotérisme… (rires) Si vous pouviez trouver un génie dans une bouteille, quel serait votre souhait ?

Pat : C’est vraiment une question difficile, car tu as pas mal de possibilités et en même temps tu culpabilises si tu es trop égoïste… (rires)

En même temps c’est un génie dans une bouteille, t’as le droit d’être un peu égoïste… (rires)

Pat : Ouais tu as raison, mais après tu devras vivre avec ça et te dire que tu pouvais faire quelque chose pour l’humanité, mais que tu n’en as rien fait ! (rires)

John : Je pense que je demanderai pas mal d’argent et j’en reverserai à des associations ! (rires)

Pat : C’est pas mal ça, comme ça tu peux allier les deux…

John : Tu vois je m’aide moi-même et je donne le reste pour la charité ! Ça m‘ouvrira des portes et je pourrais fabriqué mon propre whisky ! (rires)

Pat : Ouais, mais tu vois…

Tout n’est pas seulement noir ou blanc ! (rires)

John & Pat : Exactement ! Tu n‘aurais pas pu dire mieux ! (rires)

Par C. R.

Remerciements : Damien Bauthamy, Only Talent Production, Marine G., John & Pat & Max, Phil A.

Crédits photo : Philippe Abdou (Nouveau Casino – 11.03.2011)

Cut Copy INTW - Une virée sous les Tropiques !

Mi-février nous vous faisions l’apologie de Zonoscope, dernier album du groupe d’électro pop australien Cut Copy. Sans forcément verser dans la gratification, les titres exotiques et entêtants de cet opus avaient fait forte impression.

Profitant d’un passage éclair du groupe dans la capitale, nous avons pris le temps de discuter avec Dan Whitford (chant, synthé, guitare) et Bennet Foddy (basse, synthé) et de passer en revue le tout et le rien que tout à chacun veut savoir.

Décrivez Cut Copy en quelques mots ?

Ben : On est une sorte de groupe de synth-pop australien qui tend vers une vague quelque peu … expérimentale !

Dan : On est un groupe de quatre mecs qui utilisent des instruments live mais aussi des synthés, ça fait près de sept ans qu’on vit « presque » ensemble ! (rires) Et à vrai dire on vient de sortir un nouvel album Zonoscope !

Et n’oubliez pas de dire que vous avez fait deux fois le SXSW (South By South West) !

Dan : La toute première fois nous étions aux Etats-Unis et tout était vraiment précaire ! On n’avait pas de Tour Manager, ni même d’hôtel. On a du dormir dans la baraque d’un pote, mais c’était vraiment très sympa et fou en même temps. Tu joues trois ou quatre shows d’affilés et tu ne sais même pas si les gens sont venus pour toi au final tellement ils se passent d’autres choses autour de toi ! Quoi qu’il en soit c’était une très bonne expérience et quand nous y sommes revenus, juste avant que notre deuxième album sorte, on jouait devant une foule bien plus grande et les gens savaient qui nous étions cette fois-ci ! Mais c’est un endroit très bizarre et irréel. Tu vas là-bas mais tu ne vois pas réellement Austin tu vois juste des sortes de rockers un peu bizarres, même si tu y restes un certain temps !


Parlant d’étrangetés, en tant que musiciens vous devez être inspirés par pas mal de choses, mais quelle a été la plus bizarre ?

Dan : Il y a pas mal de choses que l’on écoute en expérimentale qui versent entre l’électro, la pop, la chill wave mais c’est vraiment dur de trouver un groupe en particulier…

Ben : Les Simpsons ! Tout le monde a été influencé un jour ou un autre par les Simpsons (rires)

Dan : Oui c’est vrai, je pense que j’ai été influencé par les Simpsons aussi ! (rires) La musique des années 50 aussi, j’écoute un peu de country ou de gospel quelques fois…

N’aies pas peur de balancer un nom ?

Dan : Non, je n’ai jamais honte de dire que j’écoute de la musique un peu « cheesy » !

Ben : Moi si ! Beyoncé !

Vous venez d’Australie et vous avez réussi l’exploit de jouer partout dans le monde, vous devez être assez contents, non ?

Dan : Je ne sais pas si c’est pareil en France mais dans notre pays nous sommes assez isolés. Il n’y a pas vraiment de pays voisins que tu peux visiter sans prendre l’avion. Donc quand tu es australien et que tu arrives à tourner dans ton propre pays c’est déjà une chose extraordinaire. Je pense qu’il y a une forme de respect envers ces personnes qui arrivent à tourner dans le monde entier, à faire d’énormes concerts, vendre des albums aux USA ou en Europe. Donc oui c’est vraiment quelque chose de fantastique pour nous ! Certainement parce que de nos jours avec internet, les blogs de musique, le téléchargement, c’est plus facile de se connecter à un groupe, d’apprécier ce qu’il fait. En revanche il faut vraiment essayer de se démarquer parce qu’il doit y avoir des centaines de groupes australiens qui font ce que nous faisons !

Et vos proches vous ont toujours soutenu ?

Ben : Mes parents me demandent toujours quand j’aurai un véritable travail ! Je pense qu’à l’heure actuelle, je ne pense pas non plus que ce soit un vrai métier ! Malgré cela, ils ont toujours été très encourageants et en relation avec tout ce qui touche à la création.

Dan : les miens n’ont jamais pris ça au sérieux. Ils pensaient un peu que c’était une blague jusqu’au jour où ils ont entendus Cut Copy à la radio locale et dans les journaux… Quand j’étais plus jeune, ils ne comprenaient pas vraiment comment il était possible que je sois dans un groupe qui passe à la télé, dont les journalistes écrivent des articles dans des magazines… Je pense qu’ils ont toujours du mal à s’y faire ! (rires)

Oui c’est sûr qu’il n’est pas forcément évident de se faire à l’idée que d’autres puissent porter autant d’attention à nos enfants …

Dan : Oui mais ils adorent la musique tous les deux. Ils se sont mis à jouer d’un instrument et essaient de reproduire des morceaux de Zonoscope qu’ils ont entendus à la radio. C’est vraiment cool.

Justement, ils peuvent être fiers de qui a produit Zonoscope !

Dan : Je pense que le producteur de Zonoscope n’est autre que moi ! (rires) En ce qui concerne l’enregistrement, on était tous les quatre sur les devants. Mais pour une fois, c’est toi qui prends les décisions, donc si ça ne te plait pas ou si au contraire tu en es très content, tout te revient. Tout s’est bien passé donc c’est super !

Ca met pas mal de pression, non ?

Dan : Non pas vraiment en fait, on se sentait vraiment en confiance pour le coup. On avait tellement, d’idées, de styles différents que l’on souhaitait développer que quelques fois on a fait appel à une personne extérieure pour nous aider/mais dans l’ensemble on s’est débrouillé tout seul.

Et qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant toute cette période en studio ?

Ben : La proximité ! Il faisait vraiment froid ! On vivait collés les uns aux autres tu vois ?

Dan : On s’attendait à une maison de campagne un peu élégante et au final on avait une sorte de maison de forêt tout en bois, qui ressemblait plus à un camp de survie ! C’était très basique ! Mais l’ensemble était assez drôle au final, on s’est amusé à expérimenter pas mal de choses et c’était vraiment une expérience agréable.

Tim Hoey, Mitchell Scott, Dan Whitford, Bennett Foddy

Et que pouvez-vous nous dire sur les processus de création du tube Take Me Over ?

Dan : Il sonne surement comme un morceau un peu « catchy », plein d’énergie, qui donne envie de faire danser les foules… Mais à vrai dire, on a passé pas mal de temps à l’enregistrer en studio. On a focalisé notre attention sur des sons de guitares un peu bizarres, des bruits qui viennent de l’espace !

Ben : On sent aussi une sorte d’inspiration tropicale qui envahit le morceau. Une fraicheur, qui rebooste toutes les composantes de Take Me Over.

Au final, où trouvez-vous toutes ces inspirations ?

Dan : On vient des bas-fonds ! (rires) Non, on avait tous des familles plutôt modestes. Moi je suis infographiste, Ben étudie tout ce qui est lié au design des films et des sons, Tim (Tim Hoey – basse, guitare) est tout simplement un artiste et Mitch (Mitchell Dean Scott – percussions) est une sorte de génie un peu bizarre. Je pense que nous aimons tous les films, l’art et la musique de toutes sortes mais les artistes les plus intéressants sont à mon avis ceux qui, en plus d’être de bons musiciens, savent s’inspirer des représentations visuelles des choses. Il y a certains films qui nous inspirent plus que tout. Un exemple flagrant, pendant l’enregistrement de Zonoscope je regardais Fitzcarraldo (film allemand de Werner Herzog sorti en 1982, ndlr). C’est un film qui se déroule dans la forêt amazonienne. Je pense que toute l’atmosphère un peu tropicale de l’album est issue de ce film.

Si vous deviez choisir un groupe avec lequel vous auriez la possibilité de partir en tournée lequel serait-ce ?

Dan : Je pense tout de suite à Animal Collective. On a aussi tourné avec Deerhunter qui est juste l’un de mes groupes préférés en ce moment ! Donc pour le coup je dirais Animal Collective parce que je pense que c’est l’un des groupes les plus intéressants de la décennie.

Par C. R.

Remerciements : Anthony K., Benoit Darcy, Guillaume Maurey.

Mona INTW - En tête-à-tête avec Nick Brown...

Repéré par les plus grands médias anglais et américains, proclamé « Révélation de l’année 2011″ et repartant vainqueur du MTV – Blackberry Prize 2011, MONA a déjà tout des grands.

Puisant leur inspiration dans un rock alternatif acerbe et brut, leur musique est souvent comparée à celle des Kings Of Leon ou encore U2.

Sans aller aussi loin dans la comparaison abusive à des monuments musicaux, il est vrai que les membres de MONA ont ce talent, cette inspiration, cette agilité qui semblent venir d’années d’expériences. Ce qui est en total désaccord avec leur évolution professionnelle. En effet, originaire du Tennessee et de l’Ohio, Nick Brown (chant, guitare), Vince Gard (batterie), Zach Lindsey (basse) et Jordan Young (guitare) ont mis du temps avant de pouvoir tous collaborer dans l’entente la plus parfaite, le groupe d’origine formé en 2004 ayant essuyé de multiples changements de line-up.

Il faudra alors attendre LA rencontre fortuite entre Brown et Saul Galpern (Nude Records) pour que le groupe signe un contrat avec le label notoire Island Records en septembre 2010. A partir de ce moment, tout va très vite s’enchainer pour le groupe avec la sortie consécutive de trois singles Listen To Your Love, Trouble On The Way et tout dernièrement Teenager.

Leur album éponyme Mona est prévu pour le 16 mai 2011 et nous avons par conséquent profité de leur passage parisien sur la scène de La Flèche D’or ainsi que de la gentillesse de Nick pour répondre à nos questions et en savoir un peu plus sur sur ce « groupe qui monte » !

Salut Nick, pourrais-tu nous présenter MONA en quelques mots ?

Nick : MONA c’est quatre mecs, deux de l’Ohio et deux du Tennessee, qui se sont regroupés à Nashville afin de faire de la musique cool entre eux. Ce qu’on a toujours voulu c’est être le groupe le plus humain qui soit. On est tous sur un pieds d’égalité et on veut toucher un maximum de gens…

Vous voulez être le groupe le plus humain possible mais ce n’est pas une mince affaire… Comment tu comptes y parvenir ?

Nick : On parle souvent des « 3 F’s » chez les rockeurs américains, « Faith, Fighting & Fucking » ! C’est ce qui pour moi dirige chaque être humain… (rires) Que ce soit par la haine, l’amour, l’angoisse, la détermination ou même la dépression, on veut s’y référer, l’exprimer, pour toucher les gens de près et je pense que ces trois « F » résument bien ce à quoi on se réfère.

Vous voulez toucher à l’universel donc ?

Nick : Oui c’est exactement ca. Que ce soit le mec qui cherche la bagarre, ou celui qui aide sa paroisse. Ca peut paraitre commun de dire ça, mais on veut vraiment transmettre une émotion aux gens. Je veux avoir la possibilité de toucher à toutes les émotions possibles chez autrui. Peu importe comment ils vont interpréter nos morceaux personnellement. Chacun à le droit à sa propre interprétation. J’ai été élevé dans la religion mais pas non plus dans une famille extrêmement pratiquante. Je veux dire qu’on avait le droit de ne pas aller à l’église ou de pratiquer comme bon nous semblait et c’est le fait de m’avoir laisser le choix de mon interprétation personnelle de la religion qui m’a donné cette humanité et c’est ce que je veux partager aujourd’hui.

Et pourquoi avoir choisi de vous appeler MONA ?

Nick : En fait c’était le prénom de ma grand-mère. C’est une femme que je respecte et que j’admire et c’était sans doute une forme de remerciement et de respect que d’appeler le groupe ainsi. Puis il y a une autre connotation, celle d’être un groupe de mecs qui font de la musique plutôt rock n’ roll, qui sont censés être virils mais qui joue dans un groupe dont le nom est celui d’une fille. Le contraste était plutôt amusant !

Que peux-tu nous dire donc, sur ce premier album éponyme ?

Nick : La plupart des morceaux ont été enregistré chez moi à Nashville, dans une sorte de cave aménagée. J’ai d’abord travaillé sur la majeure partie des compos seul, pour tout ce qui était des textes et de la musique, puis on a accordé le tout ensemble. C’est Richie (Rich Costey, producteur des Foo Fighters, Muse ou encore Arctic Monkeys, ndlr) qui s’est occupé de la prod. C’est vraiment un mec génial, et je suis honoré qu’il ait accepté de s’occupé de notre premier album. Quand on voit ce qu’il a fait avec les Foo Fighters, on se dit qu’on a vraiment été en veine de l’avoir rencontré. En ce qui concerne le label, c’est mon propre label Zion Noiz Recordings associé à Island Records qui s’est chargé de la sortie de Mona. Cet album a été composé dans le but d’envisager toute une gamme de sentiments. On y retrouve des morceaux pop rock, d’autres plus indie, mais aussi des balades un peu plus mélodieuses, des morceaux dansants, enfin il regroupe large palette d’émotions.

Est-ce que tu penses que cet album vous a aidé à murir en quelques sortes ?

Nick : Oui c’est clair que dans un certain sens ca nous a fait grandir, mais c’est inhérent à l’existence que d’apprendre la maturité. Je veux dire par là que l’on a commencé notre apprentissage avant cet album, puis est venu le groupe et tout s’est très vite accéléré pour nous. Cet album nous a aidé a passé un cap mais on continue d’apprendre et on continuera encore je l’espère.

Si je me souviens des paroles de Teenager, tu y fais aussi référence à la maturité et du fait que l’on perçoit les choses d’un autre point de vue lorsque l’on prend de l’âge, non ?

Nick : Exactement ! De la petite enfance jusqu’à l’âge adulte, tu passes par tout un tas de phases où tu appréhendes la vie différemment. Mais il y a une sorte de constante qui fait que plus tu vieillis, plus tu arrives à prendre du recul et plus ta vision s’élargit. Après cela dépend des personnes..

J’ai lu plus d’une fois dans diverses interviews que tu parlais de la dualité ? Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?

Nick : C’est quelque chose que tu retrouves tout le temps cette dualité entre le bien et le mal, aussi bien dans les expériences de la vie que chez l’être humain. C’est un peu comme si tu avais un ange bienfaiteur et un ange démoniaque sur chaque épaule qui te murmure des choses à l’oreille…

Ca peut vite tourner au dédoublement de personnalité ! Mais c’est vrai qu’il coexiste en chacun de nous un « bon » et un « mauvais » côté et on jongle souvent tant bien que mal entre les deux. Si tu y réfléchis quelques instants, quel ange penses-tu écouter le plus souvent ?

Nick : C’est vraiment LA bonne question ! Je ne sais pas si je suis supposé y répondre ! (rires) Je dirais qu’il y a un peu des deux mais que je peux avoir tendance à écouter le mauvais !

En même temps, si l’on n’écoute pas le mauvais comment pourrions-nous savoir ce qui est bon ?


Nick : Exactement, il faut passer par des phases un peu bizarres mais obligatoires pour pouvoir dissocier ce qui est bon de ce qui est mauvais. Je pense qu’on possède tous cette dualité, c’est ce qui nous lie les uns aux autres, notre point commun en quelque sorte…

A propos de la vidéo de votre dernier single Teenager, tu ne penses pas que c’est un peu cliché de filmer de très belles femmes dans des positions équivoques ou était-ce un fantasme personnel ?

Nick : Bien sur mais là est tout l’intérêt de la vidéo ! On a beaucoup joué dessus. C’est un cliché tout aussi évident que la drogue ou l’alcool dans la musique, le rock ou l’adolescence. C’est sur-joué, sous-entendu, c’est pour ça que tu ne vois rien en particulier. Tout est dans la suggestion et dans la surenchère de cette image sensuelle. Ce cliché colle bien à la chanson également puisque l’on y parle d’un moment crucial de la vie de chacun, ce pré passage à l’âge adulte où les fantasmes sont plus que de rigueur !

Est-ce que tu as déjà une idée du prochain single ?

Nick : Non pas encore, pour l’instant on se focalise sur notre tournée, on va jouer un peu partout dans le monde, on va s’ouvrir à de nouvelles cultures et j’espère qu’on deviendra de plus en plus humain et que encore une fois que l’on pourra toucher le plus de monde possible grâce à notre musique.

Hier cous avez joué pour la première fois en France, comment as-tu vécu cette expérience ?

Nick : C’était incroyable. Le public ici est vraiment impressionnant et on est tous très reconnaissant de l’accueil qui nous a été fait. Quand tu viens des États-Unis et que tu te dis que tu joues en France et que tu finis par en prendre conscience c’est vraiment génial et presque surréel !

Et parlant de clichés, il y en a beaucoup nous concernant, non ? Tu as pu en tester quelques uns ?

Nick : Oui c’est vrai qu’il y en pas mal mais tout comme vous devez en avoir pas mal sur nous, non ? Ahah ! Sinon, j’adore le vin rouge !

C’est à cause de ça que tu portes des lunettes de soleil à midi ?

Nick : Oui plus ou moins. On va dire ça ! (rires)

C’est le deuxième effet du vin ! (rires) Une dernière question alors, si tu pouvais remonter le temps, est-ce que tu laisserais les choses telles quelles ou est-ce que tu essayerais d’évoluer de manière différente ?

Nick : C’est assez difficile à dire en fait car toutes les choses que nous avons fait nous ont amené à pouvoir faire ce que l’on aime, nous produire sur scène, voyager, rencontrer des tas de gens, apprendre tant bien que mal de nouvelles langues… D’un point de vu professionnel, je suis assez fière de ce que j’ai pu accomplir donc je pense que je ne changerais rien. Après tout c’est qui m’a permis d’être qui je suis, d’avoir un niveau de conscience et de m’ouvrir aux autres. Mais d’un point de vue personnel, je pense que je changerai deux ou trois petites choses … (rires)

Par C. R.

Remerciements : Marie Argence, Benoit Darcy, Nick Brown.

Ladytron : Album d’anthologie + Best Of Remixes !

Un album d’anthologie Best Of 00 To 10 pour fêter les dix ans de Ladytron rien de tel pour envisager le mois sous un autre jour ! Tout y passe, aussi bien l’hypnotique Destroy Everything You Touch que l’envoutant Ghosts ou encore l’indomptable Playgirl.

Donc des singles oui, mais aussi quelques raretés tels que Cracked LCD ou des inédits tels que Little Black Angel et la reprise du groupe Death In June, Ace Of Hz. Rien de tel donc pour envisager le mois sous un autre jour, mais Ladytron ne s’arrête pas là et repousse les frontières de l’électro en réunissant les meilleurs parmi les meilleurs pour signer son Best Of Remixes.

Ainsi Soulwax, Toxic Avenger, Simian Mobile Disco ou Felix Da Housecat se retrouvent aux commandes, avec une mention spéciale pour les excellents membres du groupe d’électro pop Hot Chip qui ont su redonner ses lettres de noblesse à Destroy Everything You Touch, sans pour autant le dénaturer.


TNT Introducing #3 : RETURN TO MONO / RA RA RIOT / WYE OAK ...

March 14th, 2011.
RA RA RIOT - Too Dramatic.

Originaire de Syracuse, Ra Ra Riot est un groupe d’indie rock dont la pop quelque peu baroque s’allie à merveille à la voix de Wes Miles qui n’est pas sans rappeler celle de Ben Gibbard (Death Cab For Cutie).
Chaque performance scénique est maitrisée par une endurance et une constance des plus remarquables. A cela s’ajoute l’excentricité, le charme et la précision de Rebecca Zeller et Alexandra Lawn qui signent avec passion et profondeur chaque note, apportant ici et là des touches décisives, classiques et décalées.

Formé en 2006, le groupe n’en est pas à son premier coup d’essai. Fort d’un premier album The Rhumb Line sorti en 2008 chez Barsuk Records (Nada Surf, Death Cab For Cutie, Ramona Falls…), le groupe fait ses armes en tournée aux côtés de The Editors ou encore Tokyo Police Club. Leur premier single Each Year sorti en 2007, n’est qu’une esquisse de l’énorme potentiel du groupe.

Il faudra cependant attendre la sortie de leur second opus The Orchard en 2010, pour confirmer l’étendue de leur capacité et la véracité de leur réputation scénique. Cet album les propulse dès lors sans mal sur la scène internationale et c’est ainsi que l’on peut les retrouver sur le Jimmy Kimmel Live! pour leur tout dernier EP Too Dramatic, promotion oblige…


Ra Ra RiotToo Dramatic [EP]

(08/03/2011 – Barsuk Records)





February 27th, 2011.

WYE OAK - Civilian.


Avec ce duo de Baltimore dans le Maryland, la femme est de nouveau placée au premier plan dans la musique indé. Au-delà de cette vision quelque peu féministe et réductrice du groupe, on ne peut comparer Wye Oak avec celles qui règnent en maîtres dans le genre, telles que Natasha Khan ou Florence Welch.

En effet, Jenn Wasner use de son complice Andy Stack pour mixer avec art leur sens inné de la mélodie et tirer leur épingle du jeu en s’exemptant de fastueuses apparences. Nous immergeant dans un monde fait de rêveries, allégé par la voix placide et résolument folk de Jenn, l’attraction est immédiate. Le duo semble sans conteste avoir une forte inclinaison pour une indie sans anicroches, presque originelle, ayant occasionnellement des airs lacifs de dream pop.

Dans cette optique d’aisance et de simplicité, le duo sort en mars prochain son troisième album Civilian sur Merge Records, dont le titre éponyme paraît d’ores et déjà agir comme un leitmotiv incoercible à la limite de la concupiscence.


Wye OakCivilian

(08/03/2011 – Merge Records)



February 22nd, 2011.
Return To Mono - Seeker Circuit.

Voilà un trio que les majors devraient sérieusement surveiller de près ! L’énigmatiqueReturn To Mono, en provenance de San Francisco, amène avec son premier album, Framebreaker, une dose épileptiques d’émotions.

Consacré par un mixe parfait d’electro, de rock, le groupe s’inspire même de la trip hop sur des morceaux tels que Night Fall, Doomsday Device ou encore The Promise. Oscillant entre des styles distincts, comme sur le titre dopé à l’électro Song Of The Beast, le groupe ne s’attache pourtant pas à un genre particulier. C’est ce que démontre notamment le dernier morceau instrumental de l’album, See You On The Other Side, qui empêche définitivement une quelconque catégorisation.

Laissant planer le doute, l’auditeur est bercé sans ménagement d’un univers à un autre avec puissance et volupté grâce à la voix magistrale et unique de Tanya Kelleher. Usant habilement de beats enivrants, la belle est accompagnée aux claviers par l’excellent Andy Sybilrud et à la guitare par J. G. Paulos.

Le bon sens voudrait dès lors que nous placions nos espoirs dans un premier single de choix, placé sous le signe de l’imparable et ensorcelant Seeker Circuit.




Return To Mono - Framebreaker

(13/01/2011 – Audio Villain)





2/17/2011

TNT Introducing #2 : CUT COPY / CRAFT SPELLS / MOTHER MOTHER / PANIC ! AT THE DISCO / 65DOS /

February 17th, 2011.
CUT COPY - Take Me Over

Quatre ans après In Ghost Colours (2008), les australiens de Cut Copy reviennent ce mois-ci avec l'euphorique Zonoscope. Véritable cascade onirique, cet album brille par sa fraicheur et son sens de la diversité.

Dan Whitford et ses acolytes sont désormais passés maîtres dans l'art de tempérer avec virtuosité entre entre l'électro, la synth pop et la dance. Le titre Take Me Over, extrait de leur dernier opus, est une douce invitation à la détente.

Alternativement, l'on se laisse tantot prendre par les gimmicks implacables et terriblement accrocheurs, puis par les inspirations 90's d'un synthé manié avec dextérité. Fort Heureusement, la frénétique ville de New York n'est pas la seule à pouvoir profiter de l'aride sensation que procure cet album haut en couleurs !




Cut Copy - Zonoscope
(8/02/2011 - Modular)






February 13th, 2011.
MOTHER MOTHER - Hayloft

Last Gang Records n’est pas label à se tromper dans ses choix artistiques. Après avoir signé à ses débuts Metric, Death From Above 1979, Chroméo ou encore plus récemment Crystal Castles, l’heure n’est plus à l’hésitation lorsqu’il s’agit de découvrir quelques groupes d’indie déjantés.

Mother Mother n’a pas échappé à leur œil expert et c’est ainsi que sort, sous cette tutelle fortuite, O My Heart, deuxième opus du groupe. Se jouant des comptines indés usuelles, entre textes entrainants, riffs hargneux et voix rétives des divines Jasmin Parkin et Molly Guldemond, cet album est une réelle introduction au potentiel créatif du groupe.

Le surprenant titre Hayloft en est un parfait exemple. En attendant la sortie de leur prochain album Eureka (prévu pour le 15 mars 2011, ndlr), il est d’ores et déjà possible d’écouter The Stand, premier single qui en est extrait sur le myspace du groupe.







Mother Mother - Eureka
(March 15, 2011 - Last Gang Records)





February 9th, 2011.

CRAFT SPELL - Love Well Spent

Mélange habile de pop songs mélodieuses, new wave séquentielle et d'électro doucereuse, Justin Vallesteros, alias Craft Spells, nous emmène au-delà du confinement usuel californien. Idle Labor, premier opus de l'artiste, devrait sortir en mars prochain chez Captured Tracks et After The Moment, single léger et alléchant qui en est extrait, souffle un vent chaud sur une électropop actuelle trop souvent consensuelle. Accompagné en B-side par le très charmant Love Well Spent et par la voix fluide et délicate d'Emily Reo, tous les ingrédients sont ainsi réunis en un sort assez efficace et envoutant pour nous permettre de prendre notre mal en patience en attendant le printemps.






Craft Spells - After The Moment/Love Well Spent [single]
(january 25, 2011 - Captured Tracks)





February 4th, 2011.
PANIC! AT THE DISCO - The Ballad Of Mona Lisa

Les rumeurs de split on été si nombreuses ses dernières années que l'on ne pensait pas revoir Brendon Urie et Spencer Smith composé un nouvel album ensemble. Fort heureusement pour le monde musical, leurs personnalités excentriques se sont enfin accordées sur Vices & Virtues. Annoncé lors d'une interview l'automne dernier, l'album est prévu pour le 29 mars 2011 avec un premier single mitigé bien qu'entêtant, The Ballad Of Mona Lisa. Panic! At The Disco a mis un point d'honneur à récupérer ses lettres de noblesse alors il ne reste plus qu'à espérer que ce troisième album ait l'intensité pop-punk de A Fever You Can't Sweat Out (2005) et la clarté psychédélique de Pretty. Odd. (2008).







Panic! At The Disco - The Ballad Of Mona Lisa [Single]
(February 1, 2011 - Fueled By Ramen)






February 2nd, 2011.
CHAPEL CLUB - After The Flood

Formé en 2007, il aura fallu près de quatre ans pour que les londoniens de Chapel Club soient prêts à investir la scène international. Après avoir sorti de multiples singles tels que O Maybe I, All The Eastern Girls ou encore le tout récent Surfacing, ils arrivent enfin avec un premier album majestueux Palace. Produit par le multi-récompensé Paul Epworth (Bloc Party, Florence + The Machine, Maximo Park, Friendly Fires...), cet album est tout simplement magnifique dans toute son intégralité. Le membres de Chapel Club opèrent un véritable coup de maître avec cet opus et l'empirique After The Flood est une pierre de plus quant à leur future ascension...







Chapel Club - Palace
(January 31, 2011 - Interscope Records)





February 1st, 2011.
65DAYSOFSTATIC - Radio Protector

Il serait grand temps que les membres effectifs de 65daysofstatic reviennent de leur trip Made in Japan afin de nous concocter un véritable album de post-punk instrumental beaucoup moins "électro-lassant" que leur précédent opus, We Were Exploding Anyway,sorti en 2010. A des années-lumière des guitares acérées du surprenant One For All Time et de ses titres mirifiques tels que Drove Through Ghosts To Get Here ou Await Rescue, il reste peut-être un espoir, quelque part, que le groupe se ressaisisse et se mette à composer des morceaux dignes de Radio Protector...





65Daysofstatic - One For All Time
(October 24, 2005)

1/25/2011

T.N.T. Introducing !

January 31st, 2011.
WHITE LIES - The Power And The Glory / Peace And Quiet

Il est d'une évidence que la musique rock anglo saxonne possède quelque chose d'inébranlable, de pure, d'authentique et indéniablement les White Lies en sont dotés. Éloigné des sentiers obscures de To Lose My Life, de ses ressemblances avec Paul Banks ou Ian Curtis, Harry McVeigh prend son envol et appose définitivement son emprunte vocale sur Ritual. Dans un live reprenant les conditions d'un enregistrement studio, le groupe se prête au jeu de la promotion et c'est avec un grand plaisir que nous y découvrons Peace & Quiet ainsi que The Power And The Glory. Divin!





White Lies
- Ritual
(january 17th, 2011)





January 30th, 2011.
SKYBOMBERS - Love Me Like You Used To Do

Les australiens de Skybombers ont bien retenu leur leçon. En sortant un deuxième opus, Black Carousel, dans une veine beaucoup plus indie que le précédent, Take Me To Town (2008), ils prouvent à leur auditoire qu'ils ont plus d'une corde à leur arc. Bien loin de leur premier tube It Goes Off, ils reviennent avec des titres plus vifs et entêtants tels que Can't Say No ou Jenny And The Night. Hugh Gurney (voix/guitare) et ses comparses ont bel et bien pris en maturité. Love Me Like You Used To Do en est un parfait exemple et si les groupes de garage pouvaient s'inspirer plus souvent de l'indé, peut-être arriveraient-il enfin à arpenter les places du top 50.





Skybombers
- Black Carousel

(January 22nd, 2011)





January 29th, 2011.
U.S. ROYALTY - Monte Carlo

Sans conteste l'évasion du mois, U.S. Royalty transporte dans son sac une petite merveille, Mirrors. Partez en introspection à la manière d'Into The Wild, enfuyez-vous sur les routes américaines en direction de la côte ouest et ne vous retournez pas. L'indicible fraicheur et singularité de morceaux tels que Monte Carlo, Vacation Vacation ou encore Equestrian en font une trouvaille précieuse à écouter sans ménagements...






U.S. Royalty
- Mirrors

(January 25th, 2011)






January 28th, 2011.
THE WOMBATS - Jump Into The Fog

Faut-il avancé à corps perdus pour retrouver son chemin ? Il semblerait que les anglais de The Wombats aurait mieux fait de garder les yeux bien ouverts avant de sortir l'EP de Jump Into The Fog. Certes avec un single éponyme digne de passer sur les ondes des radio alternatives, la tentative pouvait être justifiée. Malheureusement, les autres B-sides - très loin de relever le niveau, très loin des débuts du groupe et de l'intrépide A Guide To Love, Loss & Desperation - semblent être de mauvaises augures. Ne reste plus qu'à attendre début avril pour découvrir l'intégralité de This Modern Glitch, en espérant ne pas se retrouver perdu en plein brouillard..





The Wombats - Jump Into The Fog [EP]
(January 24th, 2011)





January 27th, 2011.

LYKE GIANTS - Turn This Fight

Ces australiens originaires de Devonport signent avec leur EP éponyme des prémices suffisamment séduisants pour que l'on se permette de garder un oeil sur un éventuel LP à venir. C'est donc avec une certaine candeur que l'on se laisse entrainer sur les airs innocents de Turn This Fight.





Lyke Giants - Self Titled [EP]
(January 23rd, 2011)






January 26th, 2011.

THE JOY FORMIDABLE - The Greatest Light Is The Greatest Shade


Les voix douces et lancinantes de Ritzy Bryan et Rhydian Dafydd se marient à merveille sur ce live de The Greatest Light Is The Greatest Shade au Gloria Theater de Cologne. Cette mélodie entêtante, extraite de leur dernier opus The Big Roar, n'est qu'un titre envoûtant de plus sur un album noise véritablement indispensable et bien loin des clichés indie du moment.





The Joy Formidable - The Big Roar
(January 24th, 2011)





January 25th, 2011.

FUNERAL PARTY - Carwars

Il aura fallut près de trois ans et une signature chez RCA pour que Funeral Party daigne nous révéler un legs digne de ce nom. Après un premier EP Bootleg sorti en 2008, ils reviennent ce mois-ci avec Golden Age Of Knowhere, alléchante source de fraicheur et de vitalité en ces débuts d'année frileux..





Funeral Party - Golden Age Of Knowhere
(January 24th, 2011)





January 24th, 2011.

THE COURTEENERS - Not Nineteen Forever

Avec un parrainage hors pair de la part de Morrissey - qui voue à ce quatuor indie un amour inconditionnel - le groupe atteint rapidement le top des charts UK avec leur premier opus St. Jude. Nous emmenant au-delà des contrées anglaises, ils prêchent avec éloquence leur propre évangile avec ce single éminent, Not Nineteen Forever.





The Courteeners - St. Jude
(April 7th, 2008)





January 23th, 2011.
FLORENCE + THE MACHINE - Blinding

Une charmante et courte reprise du groupe Fever Ray, If I Had A Heart, suivie du titre Blinding, extrait de leur album Lungs (sorti en 2009, ndlr) permet habilement de se rendre compte de la toute-puissante de Florence Welch et de ses machines despotiques. Transcendant le genre en live à Melkweg, seule la cécité pourrait nous empêcher de voir que la mort n'aura pas d'empire sur cette sublime prestation.





Florence + The Machine - Lungs
(July 3rd, 2009)

11/03/2010

Liars live @ La Machine Du Moulin Rouge.



Alliant humeurs enfantines et débauche joyeuse, les new yorkais de Liars, fervent revendicateurs de la scène underground américaine, ont passé la dernière décennie à composer les albums de noise punk et de rock expérimental les plus lumineux.

Reconnaissable par ses dissonances et ses rejets des conventions stylistiques, le son qui émane du groupe est toujours un subtile mélange de controverse et de lascivité. Leur dernier opus Sisterworld sorti en mars 2010, est une preuve tangible de ce don pour créer des morceaux concupiscents, crédibles et complaisants. Leur présence à la Machine du Moulin Rouge était donc immanquable d’autant plus que cette salle, anciennement Locomotive, a été refaite de toute part pour accueillir désormais des concerts de qualité.

Team Ghost ouvre ainsi les hostilités dans la petite salle de la Chaufferie. Trop de monde dans une salle trop petite où le son laisse à désirer associé à un post-punk hasardeux ne paraît pas être la combinaison idéale. S’il excellait dans son ancien groupe M83, il est fortement dommage que Nicolas Fromageau, se soit arpenté sur les chemins scabreux d’un shoegaze mal expérimenté et inaudible. C’est donc après une bonne demie heure qu’ils ont laissé place à l’instrumentaliste John Wiese. La surprise du public fut de taille car rares sont les amateurs de drone music. A invité unique, set list unique. John Wiese nous fait donc cadeau - empoisonné - d’un morceau long d’une bonne vingtaine de minutes. Les amateurs de Sunn O))) sont aux anges, les autres écument leurs verres histoire de passer le temps. Le temps d’un changement de scène et les troupes sont déjà sur le pieds de guerre devant la Centrale. Les membres de Liars ne sont pas venus seuls et lorsqu’ils nous confiaient lors de leur précédente interview vouloir autant de musiciens qu’ils pouvaient se le payer, l’on constate que ce n’était pas des paroles en l’air. C’est ainsi que quatre musiciens additionnels et There’s Always Room on The Broom plus tard que nous avons pu constater l’ampleur du talent d’Aaron, Angus et Julian. Faisant fit des apparences, l’axe majeur est recadré sur l’excellence musicale et c’est sur les notes de Scarecrows On A Killer Slant et l’intelligible No Barrier Fun que Sisterworld est présenté aux profanes. Le public est ultra réceptif et sauf erreur de jugement il semblerait que l’assemblée ici présente n’est autre qu’une horde de fans aux cheveux hirsutes!

Rappel nostalgique ou hommage affectueux, Loose Nuts On The Veladrome, extrait de leur tout premier album They Threw Us All in a Trench and Stuck a Monument on Top, permet de raviver l’inclinaison du public, digne du Manège Enchanté, pour la dance-punk. Poursuivant leur set avec l’exubérant It Fit When I Was A Kid - la pochette avait fait scandale lors de sa sortie single, car elle affichait les trois membres de Liars dans des positions dignes d‘un film X - et l’incontournable Clear Island, le groupe ne perd pas de sa vitalité. Au contraire, il en profite pour assurer la promotion de Sisterworld en surenchérissant avec d’autres titres tels que I Still Can See An Outside World et l’intrigant Scissor. Arrive ensuite la chanson bonus de la soirée, celle qui remplaça tant bien que mal le très sensuel House clouds. Nous parlons ici de By Your Side, extrait des bonus tracks de leur troisième album Drum’s Not Dead. La surprise était appréciable mais c’est la fraicheur de Proud Evolution et l’aisance sonore de Sailing To Byzantium qui ont véritablement été les atouts principaux de ce live. Concluant sur Plaster Casts Of Everything, le break était plus que nécessaire. Tant d’émotions concentrées sur un si court laps de temps mérite au moins une pause cigarette, chocolat, soft drink ou alcool pour les plus décadents et verre d’eau pour les autres. Quelques minutes plus tard, le groupe se replace tranquillement pour conclure leur show sur les sémillants Too Much, Too Much et The Garden Was Crowded And Outside.

Reproduisant, presque à la perfection, l’effet transcendant de leurs albums en live, il est évident que l’ingéniosité et la sensualité sont les leitmotivs du groupe. Ce concert n’est qu’une simple démonstration, leur talent n’a d’égal que leur folie. A la limite du revival, les membres de Liars sont passés maître dans l’art de la musique post punk. Se plaçant en icônes décadentes de la scène underground actuelle, ils cultivent une nonchalance baudelairienne dont le spleen est à savourer avec délectation.


SETLIST :

1- THERE’S ALWAYS ROOM ON THE BROOM
2- SCARECROWS ON A KILLER SLANT
3- NO BARRIER FUN
4- LOOSE NUTS ON THE VELADROME
5- IT FIT WHEN I WAS A KID
6- CLEAR ISLAND
7- I STILL CAN SEE AN OUTSIDE WORLD
8- SCISSOR
9- BY YOUR SIDE (BONUS TRACK)
10- LA
11- PROUD EVOLUTION
12- SAILING TO BYZANTIUM
13- PLASTER CASTS OF EVERYTHING

ENCORE :
TOO MUCH, TOO MUCH
THE GARDEN WAS CROWDED AND OUTSIDE

Par C. R.
Remerciements : Phil A., Angus, Lucie Basuyaux <3,>

Official Websites :
http://www.liarsliarsliars.com/
http://www.myspace.com/teamghostmusic

10/15/2010

Pendulum live @ Elysee Montmartre, Paris.



Pendulum live @ Elysée Montmartre, Paris.

Membres majeurs de la scène Drum and Bass, les australiens de Pendulum sont des artistes possédant de multiples facettes, chacune levant le voile sur une part de leur créativité.

Leur premier album Hold Your Colour sort courant 2005 et c’est en partie grâce à leurs collaborations avec de nombreux MC, tels que Freestylers et Jasmine Yee, qu’il reçoit un accueille des plus favorable en Angleterre et en Australie. Loin d’avoir une seule corde à leurs arcs, Ben Mount, Rob Swire, Gareth McGrillen et Paul Harding sont également producteurs et Djs. C’est avec diligence qu’ils ont gagné en popularité grâce aux remixes de nombreux artistes de renoms tels que The Prodigy, Plan B ou encore Calvin Harris. Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, le groupe formé en 2002 ne possède que trois albums à son actif. En dépit de l’excellence de leurs propres compositions, il semblerait qu’ils soient plus demandés lorsqu’il s’agit de remixes. Heureusement pour les fans, trois albums valent mieux que zéro et c’est donc avec joie qu’ils ont soutenu le second opus du groupe In Silico (2008), arrivé en deuxième position des charts UK. Indubitablement, c’est avec leur tout dernier album Immersion que le groupe a atteint ses plus hauts sommets. Sorti en mai 2010, il a incontestablement surpassé toutes les attentes du groupe en se hissant à la première place des Charts UK.

Après avoir parcouru une bonne partie de la planète c’est en haut des marches de l’Elysée Montmartre que le groupe a décidé de promouvoir son dernier opus. Il est neuf heure du soir lorsque nous arrivons sur place. L’heure ne se prêtant pas vraiment au clubbing, l’atmosphère ressemblait vaguement à un afterwork des années 90 et il ne manquait plus que Pat Bateman et sa bande pour se mettre dans l’ambiance. Mais passé les portes de la salle, l’étuve se fait insoutenable. Noyé sous des effluves vaporeuses, l’apparence est rencardée au vestiaire. En effet, les londoniens de South Central se sont chargés en bonne et due forme de chauffer une salle bondée de jeunes avides de musique electro. Tous les genres de clubbers sont ici réunis. Cela va de l’amateur de rave party côtoyant son ami fan de métal qui lui-même est venu accompagné de l’éternel bobo parisien. Peu importe, tout ce beau monde, visiblement dans un esprit festif, s’est déplacé en masse pour rentrer dans la dimension Pendulum. Un univers rappelant souvent la jungle tout en étant savamment adoucis par des samples électro alliés au breakbeat.

Le public est généreux et c’est sur une ovation générale que le gang de South Central laisse place à Pendulum. A peine le temps de reprendre son souffle et déjà nous entendons les premières notes de Genesis, titre instrumental extrait d’Immersion. Suivi par Salt In The Wounds et leur ancien single Granite, l’atmosphère se fait plus lourde, presque irrespirable. Ce n’est que sur leur reprise de The Prodigy, Voodoo People, que la foule va puiser dans ses instincts primaires pour déverser toute sa rage et son énergie. A la limite de la débauche, les gens se bousculent et les corps s’entrechoquent dans une moiteur presque indécente. Mais loin d’avoir abattu sa dernière carte, le groupe surenchéri avec quelques uns de ses plus grand succès tels que Witchcraft, Slam ou encore l‘excellent Fasten Your Seat Belt. Le parvis de la salle est désormais piétiné par une horde de fans proche de l’hystérie et il est désormais temps de jouer sur l’humeur badine du public pour placer leur dernier single The Island. Morceau un peu étrange car composé de deux parties Dawn et Dusk, il passe tout bonnement du coq à l’âne. Avec une première partie plutôt house electro et une deuxième phase résolument axée sur le drum and bass. Légèrement surpris et refroidit par The Island Part I (Dawn), le public se laisse aisément conquérir par The Island Part II (dusk).
L’aparté étant désormais finie, les singles sont de nouveau de retour avec l’enivrant Propane Nightmares, l’intrépide Tarantula - pendant lequel The Verse (Ben Mount) en MC magistral transforme son phrasé rock en rap - et le sulfureux Blood Sugar.

Le groupe se retire ainsi, laissant le public à l’apogée de son contentement. Littéralement en transe, dégoulinant de sueur et à deux doigts du malaise vagal, l’assemblée ne peut se résoudre à cette (trop) petite dose de Pendulum. Les mains se lèvent, les jeunes crient leur envie, presque au bord du désespoir, d’entendre encore quelques titres. Le groupe, loin d’être sadique et extrêmement surpris par cet accueil transcendantal, remonte alors sur scène pour exécuter ses deux derniers titres : Crush et Watercolour. Connu pour être « le » plus grand succès du groupe à ce jour, Watercolour ne déroge pas à ses habitudes. Les fans presque hystériques chantent en cœur les paroles épiques et vraisemblablement prémonitoire de ce titre « Feed the fire, break your vision, Throw your fists up, come on with me.. ». Pendulum fait dès lors ses adieux - aimablement en français -à son public qui frise la rupture d’anévrisme.

On retiendra de ce concert l’excellente prestation vocale de Rob Swire. Sa voix claire est toujours impeccable. Ben Mount, The Verse, reste incontestablement l’un des meilleurs MC de sa génération. L’énergie était présente, le public en dehors du fait d’être réceptif était sans conteste au meilleur de sa forme et le groupe n’a pas effectué une seule fausse note. Le seul bémol, et de taille, est le manque cruel d’expression scénique du groupe. Effectivement, il est fort dommage que toute cette transe délivrée par leurs fans n’est pas dépassé le stade des crash barrières. Loin d’être contaminés par cette euphorie, les membres de Pendulum restent relativement statiques. Leur présence scénique est loin d’être à son paroxysme, hormis celle de Ben Mount, qui lui aura vainement essayé de partager sa propre transe expérimentale parisienne avec ses comparses. Un contraste de taille entre la scène et la fosse mais qui n’enlève en rien au ressentiment final : le groupe maintient peut-être même à lui seul la scène drum and bass en équilibre. Quoi qu’il en soit, Pendulum restera sans aucun doute l’expérience live la plus proche d’une bouffée délirante.
Par C.R.
Remerciements : Lucie Basuyaux, Philippe Barbosa, Margot B.
Photos : All rights reserved Philippe Barbosa.

Setlist :
1- Genesis

2- Salt in the Wounds

3- Granite

4- The Vulture
5- Showdown

6- Voodoo People (Prodigy cover)
7- Witchcraft

8- Fasten Your Seat belts (Freestylers rmx)

9- Slam

10- The Island - Pt. I (Dawn)

11- The Island - Pt. II (Dusk)

12- Tarantula

13- Propane Nightmares

14- Blood Sugar


Encore :

Crush

Watercolour


Official Websites :
http://www.pendulum.com/
http://www.myspace.com/southcentralmusic

Maroon 5 live @ Westin Hotel, Paris. - Concert Privé So Music



Maroon 5 - Concert Privé So Music.

Dan un élan promotionnel inhérent à la sortie de leur tout nouvel album Hands All Over (sorti le 21 septembre 2010, ndlr), les membres Maroon 5 se sont retrouvés transportés dans les luxueux salons du Westin Hotel & Resorts de Paris.

Avec un deuxième album, It Won’t Be Soon Before Long, sorti en 2007, il était temps que le groupe originaire de la cité des anges fasse son come back. Près de deux cents personnes se sont ainsi données rendez-vous, journalistes et photographes caracolants en tête. Mais So Music, n’oubliant évidemment pas le but de l’événement, fait appel à la présence de fans triés sur le volet -par l’intermédiaire d’un concours de dernière minute - pour marquer le coup. L’opération marketing est rondement menée, d’autant plus qu’elle est fortuitement sponsorisée par la malheureuse, mais de nouveau fortunée, Société Générale. Tout ce beau monde peut dès lors se permettre de festoyer aux frais des concitoyens.

Le cadre, royal et majestueux, accueille donc en son sein un concert so privé placé sous les signes de la nouveauté et de l’exclusivité. Universal positionne d’ailleurs sa dernière coqueluche, Hangar, en première partie de soirée. A notre grand désarrois. Non pas que la musique française ait perdu de son entrain habituel mais cette pseudo musique pop rock folk etc. si fréquente commence quelque peu à lasser les foules. Après une bonne demi-heure de non festivité, tout le monde est rappelé à l’ordre et amené à se diriger en front row. C’est en toute hâte et précipitation que chacun essaie de se positionner pour acclamer comme il se doit la venue exceptionnelle des chérubins de Maroon 5. Deux ou trois ajustements plus tard, les musiciens se positionnent un à un sur la ravissante et provisoire scène du Westin Hôtel.

La musicalité et le talent des artistes présents sur scène saute tout de suite aux yeux. Sans compter sur l’atout charme de l’incomparable Adam Levine qui est loin d’être déplaisant, les conditions étaient optimales pour s‘assurer un agréable moment et savourer un showcase digne de ce nom. Le set débute ainsi avec le dernier single du groupe Misery. Ce titre vif, saisissant et bien plus pop réveille instantanément l’assemblée, mais c’est leur prestation sur Harder To Breathe, impeccable et punchy à souhaits qui va faire la différence. La distinction est notable car il n’est pas sans rappeler que ce titre qui fut le premier véritable hit du groupe. Présent dans le top 20 du fameux Billboard 200, c’est notamment grâce à cette chanson que leur tout premier opus Songs About Jane à pu se hisser en tête des charts du monde entier.

Nonobstant l’énergie dégagée par le quintet, un public attentif et prêt à aborder les titres de Hands All Over, la setlist reste frileuse. Seuls Give A Little More et Stutter, qui suivent la mouvance pop rock de leurs anciens albums, sortent victorieux de cette sélection drastique. En effet, le groupe privilégie ses valeurs sures et alterne avec les morceaux phares de leurs deux précédents opus. On retrouve alors en milieu de set quelques chansons acoustiques, savamment orchestrées, avec le séraphique She Will Be Loved ou encore The Sun, qui créent l‘événement. Mais en dehors de ce timing précis et de toute cette perfection, qu’advient-il de la spontanéité et de l’imprévisibilité ? Visiblement pas grand-chose, mais outre ces attentes d’érudits, il suffit de regarder le visage des fans présents dans la salle pour comprendre que point trop n’en faut. Les mines radieuses et les sourires béats en disent long sur la réussite du concert. Le groupe, en guise de remerciement, conclura sur les très populaires et ardents This Love et Sunday Morning, chers au cœur du public qui chantent à tue-tête.

En résumé, un concert sans accro, des musiciens émérites mais dont les compositions live manquent un peu chien. Reste que le savoir-faire parolier d’Adam Levine est irrévocable. La vitalité du groupe est visiblement communicative et une telle aisance scénique de leur part mérite d‘être soulignée. Leur prochaine tournée étant prévue pour mars 2011, il était vivement conseiller d‘en profiter car c’est lorsqu’ils sont en pleine communion, que les membres de Maroon 5 savent offrir et partager un moment de pure délectation.

Par C. R.
Remerciements : Pierre Emmanuel G., So Music, Pascal T., JP Sabouret, Benoit Darcy, Lucie Basuyaux.